De passage en France pour la ressortie en version restaurée 4K de son chef-d’œuvre The Host, Bong Joon-ho à fait un arrêt à l’institut Lumière pour évoquer ses débuts, le succès de Parasite et ses futurs projets. On y était, on vous raconte.
« J’adore Lyon, c’est vraiment la ville des cinéphiles et j’avais hâte d’y revenir » a déclaré le réalisateur coréen après une entrée sous un tonnerre d’applaudissements. Il ajoute même que « l’ambiance est plus chaude qu’au Grand Rex » où il était invité la veille. Réagissant au montage vidéo de présentation, Thierry Frémaux attaquait directement avec une question sur la force visuelle du cinéma de Bong Joon Ho. « Je suis auteur, mais avant d’écrire un scénario je prévisualise les images. J’aime les images qui rendent anxieux et qui font peur » répond-t-il en souriant. Il ajoute humblement qu’il trouve son son style esthétique inférieur à d’autres grand noms du cinéma coréen comme Park Chan-wook ou Kim Jee-woon.
En parlant de ses débuts, le réalisateur découvre avec stupeur que son premier long-métrage Barking Dog est projeté pendant la rétrospective. « S’il vous plaît oubliez ce film, il est stupide » demande-t-il au public avec gêne (rassurez-vous, les séances sont désormais passées). Il a ensuite longuement évoqué sa rencontre avec son acteur fétiche Song Kang-ho (prix d’interprétation à Cannes l’année dernière pour le dernier film de Kore-Eda), mais également son processus créatif et notamment l’importance du storyboard, qu’il dessine lui même.
« L’improvisation est parfois possible dans les dialogues, mais pas avec la caméra. Je ne suis pas control freak mais j’adore tout contrôler » précisait ce maître du cinéma en rigolant. Questionné sur sa réflexion presque anarchiste et sur la fracture sociale souvent représentée dans ses films, il précise que « ce ne sont pas les personnages qui ont rejeté le système, mais plutôt la société qui les a rejetés« .
Mickey 17, son prochain film SF avec Robert Pattinson
Le réalisateur à ensuite évoqué le succès de Parasite, Palme d’Or 2019 et son activité pendant la pandémie. On apprend donc qu’il a passé beaucoup de temps avec… son chien ! Et a déjà écrit ses deux prochains scripts. D’abord Mickey 17, un film de science fiction avec Robert Pattinson, mais aussi un film d’animation qu’il tournera courant 2024–2025. En dépit de sa renommée internationale et de ses grosses productions américaines Bong Joon-ho affirme fièrement rester un cinéaste coréen avant tout.
Rétrospective Bong Joon-Ho en 6 films jusqu’au 22 mars à l’Institut Lumière. The Host le 8 mars en version restaurée 4k au cinéma.