Supers­pec­tives, le festi­val de toutes les musiques d’aujourd’­hui revient sur la colline de Four­vière avec un programme toujours aussi pointu et éclec­tique. En plein air, avec un des plus beaux points de vue sur la ville.

C’est l’un de nos festi­vals musi­caux préfé­rés. Pour notre plus grand bonheur, il revient. Après une très belle édition l’an­née dernière, et plus de 5000 spec­ta­teurs, le festi­val Supers­pec­tives entend bien conti­nuer de nous faire décou­vrir les secrets de la musique contem­po­raine. Un genre peu connu, souvent cantonné à un austère acadé­misme. Loin des placards, les orga­ni­sa­teurs souhaitent dépous­sié­rer le genre en faisant dialo­guer les musiques popu­laires et savantes. Un genre qui parle d’abord aux sens et qui s’ouvre souvent aux autres styles comme le free jazz ou l’am­biant. Une program­ma­tion rare dans un cadre excep­tion­nel pour une expé­rience unique.

Supers­pec­tives, c’est aussi une des plus belles vues sur la ville.

La lutte conti­nue, en musique

Pour cette nouvelle édition, le mot d’ordre est « po-li-ti-que ». Le fil rouge de la program­ma­tion nous rappelle que la musique est aussi un moyen de lutte dont on pour­rait avoir besoin en ces temps trou­blés. On trouve ainsi un hommage à François Tusques, l’un des premiers musi­ciens de free-jazz français. C’est lui qui eut l’idée, au milieu des années 60, de rassem­bler des musi­ciens issus de milieux oppri­més. On ne manquera pas non plus le réci­tal dédié à Erik Satie, dont François Mardos­sian s’est fait une spécia­lité, à l’opéra (quand il était ouvert) et ailleurs…

Un réci­tal de quatre heures qui permet d’al­ler plus loin que le clas­sique best-of du compo­si­teur, qui fut consi­déré comme le père de la “musique d’ameu­ble­ment”, en lais­sant le public puisse circu­ler libre­ment dans ce lieu d’ex­cep­tion. Car c’est aussi ce qui fait le charme du festi­val. Les concerts ont lieu dans la maison de Lorette, demeure de Pauline Jari­cot, intro­ni­sée récem­ment. Un lieu empreint de mysti­cisme, où l’on peut déam­bu­ler entre et pendant les spec­tacles. Parfait pour se lais­ser aller à la contem­pla­tion de cette belle program­ma­tion de musique contem­po­raine.

Festi­val Supers­pec­tives. Du 16 juin au 2 juillet à la maison de Lorette, Lyon 5e.