A côté de Megève ou Chamo­nix, la petite station de Cordon vous permet de vous bala­der en raquettes face au Mont-Blanc, presque jusqu’au bout de la nuit, en n’ou­bliant pas de dégus­ter le saucis­son et la fondue sur place. La rando-neige idéale, pour toute la famille.

Au pays du mont Blanc, la commune de Cordon fait face, en toute modes­tie, au plus haut sommet d’Eu­rope et à la chaîne des Aravis. Plus que son charme de village, loin des foules des grandes stations voisines de Megève ou Chamo­nix, Cordon mise sur la discré­tion et un modèle touris­tique alter­na­tif.

Quand le soleil se couche et que les skieurs rentrent se réchauf­fer, Patrick Duvillard, accom­pa­gna­teur de montagne, et une petite équipe de moti­vés chaussent les raquettes. Il est 18 h 30 dans la forêt de la Jorasse. Armé de lampes fron­tales et de bâtons de marche, le groupe (une dizaine de randon­neurs maxi­mum) s’élance sur la route fores­tière. Enrobé par la nuit et la mélo­die de la rivière, le craque­ment de la neige qui escorte les marcheurs se fait plus reten­tis­sant.

Au bord du sentier, voilà des traces de pattes fraîches dans la neige. « Il faut regar­der la taille et la forme, mais aussi l’es­pa­ce­ment : ce doit être un chevreuil », explique Patrick. Enfant du pays, l’an­cien pompier regorge d’anec­dotes et d’his­toires sur sa montagne et ceux qui y vivent.

Le chemin de Terre­noire au-dessus de Cordon.

Fondue savoyarde avant de s’abreu­ver d’his­toires

Après une heure et demie de marche sans grandes diffi­cul­tés (la sortie est adap­tée aux enfants), un grand tipi blanc nous attend entre les arbres. À l’in­té­rieur, Patrick allume le poêle pendant que chacun sort les victuailles de son sac. Saucis­son fumé, terrine aux cham­pi­gnons et verre de vin chaud font patien­ter les esto­macs des randon­neurs avant le bouquet final : la fondue savoyarde.

Prépa­rée avec le plus grand soin par notre guide, elle est agré­men­tée de morceaux de cèpes. Le débat entre fondue suisse ou savoyarde se solde sur une unani­mité : la meilleure, c’est bien celle de Patrick qui conti­nue de nous abreu­ver d’his­toires.

Moment hors du temps, il est déjà 22 h, il faut redes­cendre. Plus rapide mais plus raide qu’à l’al­ler, le sentier serpente entre les arbres. En file indienne, on aperçoit deux yeux brillants au loin avant de retrou­ver la civi­li­sa­tion. Chacun repart, des souve­nirs plein la tête… et le ventre bien rempli. I.B.

Commune de Cordon en raquettes. 2 h 10 depuis Lyon par l’A42 et l’A40. 04 50 58 01 57.
48 € pour les adultes et 40 € pour les enfants.