Réserve natu­relle, forêt vaga­bonde, 413 espèces animales, et même des castors ou des vaches bretonnes. On vous a trouvé l’es­ca­pade nature la plus natu­relle et inso­lite qui soit. En route !

Entre l’Isère, l’Ardèche et la Loire, l’île de la Platière est une oasis de nature sauvage de plus de 500 hectares. Nichée entre le Rhône et une lône — un bras de fleuve —, cette réserve natu­relle clas­sée Natura 2000 est lais­sée à l’état natu­rel depuis plus de 60 ans. Le fleuve et ses crues jouent d’ailleurs un rôle central dans la conser­va­tion de cette ancienne plaine allu­viale compo­sée aujourd’­hui d’une mosaïque de milieux : lônes, mares, prai­ries sèches… La forêt allu­viale sur l’an­cienne «  île des graviers » consti­tue le cœur du site natu­rel.

Près de 413 espèces animales vivent dans ce vaste espace protégé. On peut y obser­ver des milans noirs, un balbu­zard pêcheur, des castors et même des loutres, réin­tro­duites en 2010. Moins sauvage mais tout de même à voir, un trou­peau de vaches bretonnes pâture toute l’an­née pour entre­te­nir les 50 hectares de prai­rie. De son côté, la flore n’est pas en reste et de nombreuses espèces proté­gées proli­fèrent, comme la violette élevée, ou l’épi­pac­tis du castor, une orchi­dée rare.

Immer­sion au coeur de la réserve natu­relle

Pour décou­vrir tous les trésors de l’île de la Platière, quatre circuits aména­gés et théma­tiques s’offrent aux visi­teurs. Le plus long — six ou huit kilo­mètres —, inti­tulé « Dis, raconte-moi le Rhône aménagé  », retrace l’his­toire du fleuve, de ses aména­ge­ments et de la gestion conser­va­toire dont béné­fi­cie la réserve. Les marcheurs traversent villages et boise­ments, puis montent sur les coteaux. Au cœur des vignes, ils profitent d’une magni­fique vue sur la plaine. Pour ceux qui auraient encore un peu d’éner­gie, il ne faut pas manquer la balade de la « Forêt vaga­bonde » longue de deux petits kilo­mètres : immer­sion au cœur de la réserve, entou­rée d’une véri­table jungle où des lianes entre­lacent d’im­menses arbres. Pour accé­der au sentier, il faut emprun­ter le bac à chaînes qui permet de traver­ser en auto­no­mie la lône. Le site est acces­sible tout au long de l’an­née, sauf en cas de crue.

Un castor sortant son museau des eaux.
Le castor vous salue bien. (photos T. Lefè­bure)

A l’af­fût du castor en canoë


Au retour des beaux jours, le club nautique de la Platière orga­nise des sorties en canoë à la nuit tombée. Le long des berges du Rhône, aux abords de l’île de la Platière, les curieux partent obser­ver l’ani­mal emblé­ma­tique du fleuve : le castor. Il faut s’ar­mer de calme et de patience pour avoir la chance d’aper­ce­voir le plus gros rongeur d’Eu­rope. I.B.

L’Île de la Platière. A 50mn de Lyon en voiture par l’A7, ou à vélo par la Via Rhôna.