Sortir à Lyon
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Le Troquet, la cuisine la plus simple est la meilleure

Le Troquet, bistrot de quartier à Ainay.
La bande du Troquet à Ainay.

Il n’y a pas très long­temps, Le Troquet des sens a fait sa mue. Il s’ap­pelle désor­mais Le Troquet. On ne regret­tera pas cette perte des sens : « Troquet des sens » faisait un peu pompeux… Et de toute façon les habi­tués disaient entre eux : « on va au Troquet », tout simple­ment. Le grand chan­ge­ment vient de la déco, d’une géomé­trie sobre, et à la fois chaleu­reuse, grâce notam­ment à la mise à nue des poutres du plafond à la française, des jolis carreaux bleu baltique au sol et d’un upgra­dage de la restau­ra­tion.

Café de quar­tier renou­velé à Ainay

C’est ce dernier point qui nous inté­resse prio­ri­tai­re­ment, notam­ment de façon pavlo­vienne à l’ap­proche de midi. Le Troquet est une sorte de café de quar­tier renou­velé, mais pas pertur­bant. Par exemple, l’autre jour, il y avait poireau vinai­grette. En géné­ral les légumes sont de gros canons rocco­si­fre­desques, ici ce sont de jeunes et minces tiges barrant en lignes paral­lèles une partie de l’as­siette. Elles sont revê­tues d’une peau diaphane, trans­lu­cide par endroits qui se révèle être du guan­ciale, spécia­lité italienne de joue de bœuf séchée dont le talent est de présen­ter un gras de haute qualité gusta­tive. Posée comme un voile sur les poireaux avec des cerneaux de noix quelques pluches de cerfeuil, bordée par un petit étang de sauce vinai­grette, elle apporte ce petit « je ne sais quoi  » comme disent les améri­cains, qui font de ce poireau un vrai poireau vinai­grette, mais en un peu mieux.

Ambiance du soir, bonsoir…

Le poireau vinai­grette mieux que le poireau vinai­grette

Toute la cuisine (c’est là qu’il faut citer Benja­min, celui qu’on ne voit pas au bar) est bâti sur cette simpli­cité rhabillée, plutôt adepte du « trois goûts dans l’as­siette » que de ces plats en forme de feu d’ar­ti­fice qui parfois vous retombent sur la tête en mettant le feu à votre CB. Simple, bon, précis comme notre crémeux de topi­nam­bour et magret fumé, huile de noisettes (et quelques pétales de topi­nam­bour grillés), poulet aux morilles, ou un évident filet de maque­reau, pommes de terre, céleri et carottes glacées (un peu d’aneth, d’oi­gnon rouge, et de miettes de pain grillo­tées qui apportent ces agréables petites séquences de crounche sous la dent). Mais on aurait aussi pu commen­cer par la fin, non pas « ils se marièrent et eurent beau­coup d’en­fants » qui est de moins en moins un projet de vie , mais par les desserts. Pour une fois, ils ne sont pas relé­gués dans le réduit sous l’es­ca­lier, mais conçus simple­ment dans un esprit de gour­man­dise abso­lue (là c’est Mathieu). Le soir, passé en ambiance bar à vins (très fourni) coques à la citron­nelle, carpac­cio de poulpe, beignet de joue de cochon parcourent l’ar­doise.

Le Troquet. 34 rue des Remparts d’Ai­nay, Lyon 2eme. Fermé samedi et dimanche. 04 78 37 22 23. Formule : 18 euros (midi), Menu : 22 euros (midi). Plats à parta­ger (soir) : entre 7 et 13 euros.

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