Ce qui aimante les nerfs réti­niens dès qu’on s’at­table, ce sont les boites de crème de marron Clément Faugier conte­nant les serviettes et les couverts. Évidem­ment, elles sont vides. La ques­tion est : qui a avalé le contenu ? Vu le physique plutôt svelte des patronnes, Laurence et Isabelle, on se dit qu’elles ne peuvent pas être les uniques respon­sables. Les clients sont égale­ment tombés dedans. La crème de marrons devrait être classé au registre des substances dange­reu­se­ment addic­tives, juste après le crack et Tik Tok.

Selon Chat GPT, l’in­tel­li­gence arti­fi­cielle à laquelle nous avons tenté, en vain, de sous-trai­ter nos chro­niques : «  Il n’y a pas de preuve scien­ti­fique concluante montrant que la crème de marrons est addic­tive. Cepen­dant, certains aliments peuvent déclen­cher des compor­te­ments alimen­taires compul­sifs ou impul­sifs chez certaines personnes, ce qui peut entraî­ner une dépen­dance ». Voilà pourquoi elle est collée, boulon­née même, à la carte des desserts.

Autant dire que le moel­leux aux marrons, accom­pa­gnée d’une boule de glace vanille (arti­sa­nale), produit le même effet que lorsqu’on se plonge dans un cous­sin Fat boy. Chez Cosy Corner, on y est formi­da­ble­ment bien, mais il est parfois diffi­cile de se rele­ver… Surtout après ce qu’on a dévoré aupa­ra­vant.

Marrons de la crème de marron

Dans la mesure où nous n’étions que deux, l’un à choisi le menu du jour (avec la crème de marrons en concur­rence avec un brow­nie, un fondant au choco­lat et un cookie mascar­pone qui jouent dans le même registre), l’autre, deux soit disant « petits creux », dont l’in­ti­tulé masque l’am­pleur, et un bol de « frites maison  » à 5,50 €, se révé­lant être de taille fami­liale. Donc nous voilà parti pour un trek composé de tataki de thon à l’orange avec des caca­huètes épicées et légumes croquants, puis de cala­mars à la sétoise (taille supions) mouillés d’une rouille safra­née, plus les frites bien bron­zées. Excellent.

Face à la cour des Loges à Lyon 5

Cela aurait suffit, mais il ne faut pas oublier son métier. Et c’est parti pour des rillettes de joue de bœuf sauce chimi­churri sur tartine grillée (c’est le seul lien décelé avec la natio­na­lité du chef mexi­cain, Juan, d’au­tant que cette sauce est une spécia­lité argen­tine). La salade d’en­dive atte­nante, vrai­ment bien assai­son­née, des pickles d’oi­gnons, du céleri branche et des fèves de soja donnent un effet tram­po­line à l’en­semble. Autre effet déli­cieux oreiller moel­leux avant l’ef­fet châtaigne : la pluma de cochon cuite à basse tempé­ra­ture. Chez Cosy Corner, on est vrai­ment bien dans cette ambiance bistrot authen­tique, en pleine zone touris­tique, béné­fi­ciant en outre d’une belle terrasse en recoin avec vue sur la Cour des Loges.

Cosy corner. 3 bis, place du Petit-Collège, Lyon 5e. 04 78 42 74 80. Fermé lundi soir et mardi soir. Formule 17 €, menu 20 € (midi). Burger (un des meilleurs de la ville) : 16 €. Cala­mars à la Sétoise : 13 €. Tataki de thon : 14 €. Cuvée 480 St-Olive pure syrah (vini­fié à Lyon) : 5,50 euros. Photo : Susie Waroude.