Quoi de mieux pour fêter la rentrée théâ­trale que de s’of­frir un grand comé­dien sur les planches ? La Vie de Gali­lée est à la mode. Après la Comé­die-Française, c’était au tour de Clau­dia Stavisky d’en monter sa version l’an passé, avec Philippe Torre­ton dans le rôle-titre. Elle la reprend cette saison, et le texte est toujours aussi passion­nant : en ce début du XVIIe siècle, on suit les avan­cées scien­ti­fiques du mathé­ma­ti­cien qui prouva que la Terre tourne bien autour du soleil, et non l’in­verse, quelques années après que Gior­dano Bruno a été mis au bûché pour avoir soutenu la même thèse. Dès l’ou­ver­ture, Brecht nous plonge dans un bouillon­ne­ment de réflexions philo­so­phiques : l’hu­ma­nité a perdu son centre et se retrouve sens dessus-dessous. Pour donner corps à cette pièce didac­tique, Stavisky a eu le flair de s’en­tou­rer d’une excel­lente troupe de comé­diens, menée par la Rolls Torre­ton. Avec simpli­cité et sans gran­di­lo­quence, l’ac­teur donne chair à ce savant bon vivant, pour qui « penser est l’un des plus grands diver­tis­se­ments de l’es­pèce humaine  » et qui ne refuse jamais un bon gueu­le­ton. Entre deux réflexions autour de la science et du pouvoir, on rit souvent alors que la tension de la pièce va cres­cendo : car c’est d’un combat dont il s’agit, entre des scien­ti­fiques qui veulent faire écla­ter la vérité et des hommes d’Eglise qui craignent que cette même vérité ne nie l’exis­tence de Dieu et ne remette en cause l’ordre du monde. Toutes ces idées prennent corps grâce aux acteurs et le décor épuré et sans âge (sommes-nous dans un donjon ? un hangar ?) fait échos aux diffi­cul­tés actuelles des scien­ti­fiques. Seul regret, la fin, trop longue, plombe un peu cette pièce aussi diver­tis­sante qu’ins­truc­tive. Mais pas de quoi bouder son plai­sir… C.S.

Philippe Torre­ton incarne Gali­lée dans la mise en scène de Clau­dia Stavisky.

La Vie de Gali­lée, de Bertolt Brecht, mise en scène Clau­dia Stavisky. Avec Philippe Torre­ton, Michel Hermon, Nanou Garcia… Jusqu’au dimanche 18 octobre à 20h au Théâtre des Céles­tins, Lyon 2e. De 9 à 40€.

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