Néo-clas­sique. La langue de Racine est la plus limpide et la plus géniale qui soit, mais sson théâtre reste redou­table à mettre en scène: la spatia­li­sa­tion, les costumes et les décors ne se résument souvent qu’à une pesan­teur acadé­mique, les mots restant plus fort que tout. Aucune raison que ce soit le cas avec Frank Castorf, parent terrible de la scène berli­noise, qui passe à Valence, haut lieu du théâtre contem­po­rain, souvent en avance sur Lyon. D’abord parce qu’il s’at­taque à un texte méconnu, plus violent qu’à l’ac­cou­tu­mée de la part de Racine, fantas­mant autour de l’Orient. Ensuite parce que Castorf y adjoint des textes d’An­to­nin Artaud pour provoquer un cock­tail explo­sif (clas­siques, s’asb­te­nir). Enfin parce qu’il sait ce que scéno­gra­phie veut dire, et que c’est une Jeanne Bali­bar dénu­dée qui vient trôner au milieu de ce chaos en muse véné­neuse. Bref, on meurt d’en­vie de le voir. L.H.

Baja­zet, en consi­dé­rant le théâtre et la peste, d’après Anto­nin Artaud et Racine. Mise en scène Frank Castorf. Mercredi 12 et jeudi 13 février à 20h à la Comé­die de Valence. De 14 à 25 €. come­die­de­va­lence.com