« Le temps est venu ». Voilà ce qu’on peut lire – modes­te­ment – sur le site d’Eu­rope Ecolo­gie Les verts qui, comme Azna­vour, se voient déjà en haut de l’af­fiche, flat­tés par des sondages favo­rables qui ne valent pas tripet­te… Passons vite sur une paren­thèse poli­tique qui n’a pas forcé­ment sa place ici : l’ur­gence clima­tique est une évidence, parti­cu­liè­re­ment dans une ville aussi polluée que Lyon, et chaque élec­teur pourra en tenir compte – ou pas – selon sa volonté. En revanche, sur le terrain cultu­rel que laboure Exit Mag toute l’an­née, EELV doivent assu­mer un bilan, qui n’a malheu­reu­se­ment rien à voir avec un déve­lop­pe­ment durable. Alors qu’ils prônent aujourd’­hui la gratuité des musées et des biblio­thèques pour tous (en se gardant bien de dire comment ils conti­nue­raient à finan­cer ces établis­se­ments), ils s’étaient pour­tant oppo­ser à la Région aux retrans­mis­sions gratuites de l’Opéra de Lyon, initia­tive unique en France et même en Europe, desti­nés avant tout aux villes privées d’art lyrique. Mieux, le bilan de la ville de Grenoble actuel­le­ment gérée par EELV est acca­blant : le Centre Choré­gra­phique de Jean-Claude Gallotta (lire notre inter­view en p 8), le Centre drama­tique natio­nal de Jacques Osinski ou l’or­chestre des Musi­ciens du Louvre, pour­tant né là-bas, ont tous fait les frais d’une poli­tique de table rase qui n’a rien à envier au RN. Et à Lyon, la seule mesure dont se flatte les conseillers muni­ci­paux EELV, c’est la baisse de subven­tion de 30% allouée aux Subsis­tan­ces… sans propo­ser un seul instant de les réin­ves­tir ailleurs. Bref, les Verts aiment la nature, pas la culture, et s’ils ont fait partie de la majo­rité muni­ci­pale à Lyon du dernier mandat en parfaits hypo­crites, ils se gardent bien aussi d’af­fir­mer qu’ils main­tien­dront les 20% du budget de la Ville alloués à la Cultu­re… Certes, tout ne se résume pas aux finances en matière cultu­relle comme dans d’autres, mais il est diffi­cile de servir d’autres verres quand un robi­net ne coule plus. Et il est fort à craindre que la poli­tique cultu­relle d’EELV s’as­si­milent à des toilettes sèches. L.H.