Le TNP ouvre sa billet­te­rie du premier trimestre le 1er septembre à 14h. Dépê­chez-vous de réser­ver avant qu’il ne soit trop tard pour le spec­tacle de Joël Pomme­rat, un des grands metteurs en scène popu­laires d’aujourd’­hui, artiste asso­cié de la scène villeur­ban­naise. En atten­dant sa prochaine créa­tion quand la Covid voudra bien nous lais­ser tranquille, le metteur en scène origi­naire de Roanne reprend ça ira, Fin de Louis, abor­dant la période de la Révo­lu­tion en tordant le coup à la recons­ti­tu­tion pour en faire un théâtre poli­tique au présent, tota­le­ment élec­tri­sant.Ici, personne ne s’ap­pelle Robes­pierre ou Saint-Just. Seul le roi Louis gardera son patro­nyme. Les autres anonymes enva­hissent la scène et la salle comme un peuple avide en pleine insur­rec­tion (des noirs, des femmes, tous la âges, ça fait un bien fou sur une scène). Invec­tives, dialec­tiques, rixes, on retrouve toutes les quali­tés de l’écri­ture de plateau selon Pomme­rat, qui a travaillé très long­temps en amont en impro­vi­sant sur scène avec les comé­diens. On retrouve aussi son théâtre socié­tal, soucieux de réflé­chir à la notion d’un vivre-ensemble.

ça ira, Fin de Louis de Joël Pomme­rat (photos Elisa­beth Carre­chio).

Allez-y, ça dure 4h !

Cette « société parti­ci­pa­tive » voit naître par le théâtre les mouve­ments contra­dic­toires qui mène à la nais­sance et à l’exer­cice d’une véri­table démo­cra­tie, avec toutes les ambi­guï­tés que supposent ses diri­geants comme le peuple lui-même. Joël Pomme­rat a travaillé avec l’his­to­rien Guillaume Mazeau pour ancrer son théâtre docu­men­taire dans une crédi­bi­lité histo­rique. Mais ce qui l’in­té­resse vrai­ment, c’est le théâtre poli­tique, non pas en véhi­cu­lant un message idéo­lo­gique quel qu’il soit, mais en mettant en acte un exer­cice collec­tif, dans lequel chacun à sa part, à commen­cer par le spec­ta­teur. De ce point de vue, cette Fin de Louis réjouis­sante nous rappelle Un ennemi du peuple d’Ib­sen tel que l’avait monté Thomas Oster­meier, lui aussi passé sur le plateau du TNP il y a quatre ans. C’est cequi s’ap­pelle du grand théâtre contem­po­rain. L.H.

Ça ira (1) Fin de Louis de Joël Pomme­rat, avec la compa­gnie Louis Brouillard. Du vendredi 19 au samedi 28 novembre à 19h au TNP à Villeur­banne, grande salle Roger Plan­chon. De 14 à 25 €.

Réser­va­tions dès le mardi 1er septembre à 14h (avec d’autres spec­tacles comme Shakes­peare Reso­nance et Why ? de Peter Brook, ou la carte blanche à la splen­dide violon­cel­liste Sonia Wieder-Ather­ton.

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