
Richard, un metteur en scène sur le déclin, vient pour donner son premier cours de théâtre en prison. Mais seuls deux détenus se présentent : Kevin, un jeune homme empli de colère, et Ange, son aîné taiseux qui n’est là que pour accompagner son ami. Le metteur en scène, secondé par une de ses anciennes actrices – accessoirement son ex-femme – et par une assistante sociale inexpérimentée, choisit quand de maintenir même son cours… Les personnages n’évitent pas d’être cantonnés et isolés dans des rôles presque caricaturaux au début : le jeune délinquant rebelle, le vieux malfrat silencieux, le metteur en scène lyrique ou la jeune assistante sociale idéaliste… Mais rapidement le savoir-faire d’Alexis Michalik opère. Il construit avec brio une intrigue à tiroirs ou les flash-back permettent de faire tomber les murs et et les masques des personnages. L’émotion peut alors surgir…
Intra-Muros, la machine à fiction de Michalik

Grâce à trois fois rien (une table, des costumes et des comédiens talentueux qui interprètent plusieurs rôles), on voyage à travers le temps et l’espace pour retracer l’existence de ces personnages. On comprend rapidement qu’ils ne sont pas réunis par hasard et les différentes intrigues finissent par se rejoindre avec un talent que ne renierait pas un Paul Auster. Plusieurs fois primé, entre autres pour Le Porteur d’histoire qu’on avait déjà vu et apprécié à la Comédie Odéon, Alexis Michalik revisite cette fois l’univers carcéral pour livrer à nouveau une réflexion puissante sur le pouvoir de la fiction. Mention particulière pour la distribution lyonnaise : Bruno Fontaine, Yohan Genin, Amandine Longeac, Caroline Ribot et Etienne Diallo qui livrent une interprétation très émouvante. Le divertissement parfait de ce début d’année.
Intra-Muros d’Alexis Michalik. Du mardi au samedi à 19h jusqu’au 11 février, puis du mardi 1er mars au samedi 2 avril à 19h (relâches les 12 février et 3 mars) à la Comédie Odéon, Lyon 2e. De 15 à 25 euros.
