Les Horten­sias, une ancienne abbaye trans­for­mée en EHPAD, accueille une clien­tèle de choix. D’an­ciens artistes du spec­tacle vivant y coulent des jours tranquilles, jouent aux cartes, peignent des vergers et se remé­morent leur gloire passée. Le temps est passé par là et les jour­nées sont ryth­mées par les problèmes de santé diverses. Lola, Robert, Pros­per et les autres ont connu la gloire et les voici confron­tés à leur propre déchéance. Mais un événe­ment élec­to­ral va boule­ver­ser leur exis­tence et prou­ver que le talent ne dispa­raît pas sous le poids des rides. Tel est le point de départ de la dernière pièce de Moha­med Rouabhi, mise en scène par Patrick Pineau.

Une pièce qui sent le sapin


Sur le papier, la pièce avait tout pour nous plaire et il faut recon­naître que c’est un vrai plai­sir que de voir ces octo­gé­naires sur scène. En parti­cu­lier le person­nage de Lola (inter­pré­tée par Monique Brun), une ancienne danseuse de caba­ret qui a brûlé la vie par les deux bouts et qui retrouve sa grâce d’an­tan par bribes. Malheu­reu­se­ment le plai­sir ne dure pas : le trai­te­ment de son person­nage en fait rapi­de­ment une nympho­mane clichée. C’est un peu tout le problème avec la pièce. La tension émotion­nelle est constam­ment désa­mor­cée aux profits de clins d’œil très appuyés aux spec­ta­teurs. Une fois qu’on a épuisé les blagues sur l’au­di­tion défec­tueuse, la mauvaise vue et l’ar­thrite, la pièce ne se prive pas pour en remettre une couche comme une infir­mière stakha­no­viste en service de géria­trie.
La mise en scène ne permet pas de faire vivre ces deux tensions et les enjeux drama­tiques sont quasi­ment inexis­tants. Il en ressort une impres­sion de flot­te­ment comme une scène d’ex­po­si­tion de deux heures. Deux heures c’est long, surtout lorsqu’on attend la fin dans un EHPAD.

Les Horten­sias de Moha­med Rouabhi. Mise en scène de Patrick Pineau. Du mercredi 11 au Dimanche 15 à 20h (sauf Dim à 16h) au Théâtre des Céles­tins. De de 7 à 40 €