On ne se souvient pas de sa mort, mais on se souvient du jour où l’on a réalisé qu’on allait mourir. Pour Solal Bouloud­nine, c’était le 2 août 1992 préci­sé­ment. Il avait six ans et passait son été dans une maison de vacances à Rama­tuelle. Sa rési­dence esti­vale était voisine de celle d’un certain… Michel Berger. Ce jour-là, le chan­teur de La Grou­pie du pianiste s’ef­fondre après une partie de tennis. Le petit garçon entend les sirènes et les pleurs. C’est la fin de l’in­no­cence.

Solal Bouloud­nine, retour en enfance au temps de Michel Berger…

Dur, dur d’être le voisin de Michel Berger

Trente ans plus tard, Solal Bouloud­nine est devenu un metteur en scène angoissé. Angoissé par la mort d’une manière exces­sive à la façon de Woody Allen. Il s’em­pare de ce souve­nir pour monter un seul en scène à l’hu­mour grinçant et jubi­la­toire où il incarne une gale­rie de person­nages : son père chirur­gien, sa mère enva­his­sante, une maîtresse en burn-out…. Le spec­tacle devait s’ap­pe­ler Seras-tu là ? mais n’a pas pu pour des raisons d’ayant-droits. Reste une pièce sur la mort, mais pleine de vie, car si une chose est sûre, c’est bien « Quelques mots d’amour » que Solal Bouloud­nine délivre ici. Le spec­tacle le plus inso­lite du mois.

La Fin du début (Seras-tu là ?) de Solal Bouloud­nine. Du mardi 22 novembre au samedi 3 décembre à 20h30 au théâtre des Céles­tins, Lyon 2e. De 9 à 26 €.

Photos : Marie Char­bon­nier.