Ancien comé­dien des Chiens de Navarre, Solal Bouloud­nine rejoue son enfance à Rama­tuelle à 6 ans lorsqu’il apprit que son voisin, Michel Berger, était mort… La Fin du début (Seras-tu là ?) est un seul en scène origi­nal et drôle pour chas­ser ses angoisses exis­ten­tielles.

« Quelques mots d’amour  ». Comme Michel Berger, Solal Bouloud­nine écrit pour les autres. Les autres se sont une mère juive, un père chirur­gien diges­tif, son flirt de l’école primaire, un rabbin, une bouchère bour­gui­gnonne, France Gall ou encore Patrick Bosso (oui oui l’hu­mo­riste marseillais). Une gale­rie d’une ving­taine de person­nages qu’in­ter­prète, seul en scène, Solal Bouloud­nine. Un récit auto­bio­gra­phique drôle et touchant sur… l’an­goisse de la mort. 

La mort dans l’âme de Michel Berger 

Tout commence en 1992. Ou plutôt le 2 août 1992. Ce jour-là, Solal Bouloud­nine, âgé de 6 ans, profite de ses vacances à Rama­tuelle lorsque son voisin s’écroule d’un arrêt cardiaque lors d’une partie de tennis. Il a 44 ans, et il s’ap­pelle Michel Berger. L’en­fant voit arri­ver les pompiers, la police, les jour­na­listes et découvre la fini­tude des choses :  la « fin du début« , de l’en­fance et le début de la fin, la mort. La mort du compo­si­teur de Star­ma­nia devient le fil rouge à la pièce. Aujourd’­hui tren­te­naire, Solal Bouloud­nine entre­tient un rapport obses­sion­nel avec la grande faucheuse et celle-ci ne se gêne pas pour l’em­pê­cher de vivre. 

Solal Bouloudnine et sa cassette dans La Fin du début (Seras-tu là ?)
Solal Bououd­nine rejoue son enfance à l’ombre de la mort de Michel Berger. (photos Marie Char­bon­nier)

Trash et profond 

C’est pour conju­rer cette peur de la fin, que l’an­cien membre de la troupe des Chiens de Navarre commence son spec­tacle par la fin. La struc­ture se retrouve ainsi cham­bou­lée : le début inter­vient au milieu, et ce dernier se pointe à la fin. Dans sa chambre d’en­fant, Solal Bouloud­nine, barbouillé de crème solaire, déploie ainsi une éner­gie folle à conju­rer ses angoisses exis­ten­tielles. Comme souvent dans la tradi­tion juive, c’est l’hu­mour qui fait office de remède. Ici, c’est un humour grinçant, plein de déri­sion qui n’en­tache jamais la sincé­rité des person­nages qu’il incarne. À l’image de cette opéra­tion chirur­gi­cale réali­sée par son père sur M. Benke­moun (inter­prété ici par un nounours en peluche). Alors au final, on n’en pense quoi de La Fin du Début ? (Réponse au début). 

La Fin du Début (Seras-tu là), mise en scène de Solal Bouloud­nine, Maxime Miko­lajc­zak. Jusqu’au samedi 3 décembre à 20h30 au Théâtre des Céles­tins, petite salle la Céles­tine, Lyon 2e. De 9 à 26 €.