Thierry Joli­vet est un metteur en scène talen­tueux. Artiste asso­cié au Théâtre des
Céles­tins depuis 2019, il porte à la scène de grandes et ambi­tieuses fresques théâ­trales :
Les Carnets du Sous-Sol, La Famille Royale, ou encore La Vie de Joseph Roulin. Malheu­reu­se­ment, de plus en plus sûr de lui, il ne lésine plus ni sur la longueur, ni sur la mode de mélan­ger gratui­te­ment moyens du théâtre et du cinéma, pour mieux être tape-à-l’oeil. Problème : inter­mi­nable, Sommeil sans rêve, sa dernière créa­tion, ressemble surtout à une débauche d’éner­gie pour pas grand-chose…

La scéno­gra­phie de Sommeil sans rêve. (photos Julien Gosse­lin)

Une pièce clivante de préten­tion


Pièce écrite pendant le confi­ne­ment à partir d’im­pro­vi­sa­tions théâ­trales (ça va deve­nir un gimmick), ce récit choral et incon­ti­nent embrasse « douze histoires sur la vie et la mort ». A travers donc « un spec­tacle qui serait aussi un film, c’est-à-dire dans lequel on verrait un film de fiction projeté à l’écran. Et ce film, on en verrait la fabri­ca­tion sur le plateau », dixit le metteur en scène. Si certaines scènes intriguent, comme ce banquier-escroc malmené par un tech­ni­cien qu’on ne voit pas à l’image, on s’in­ter­roge malgré tout sur l’uti­lité d’une telle démarche.

Une débauche d’éner­gie et de moyens ponc­tuée par des logor­rhées à bruit fort qui ne racontent pas grand-chose et qui font fuir un certain nombre de spec­ta­teurs à l’en­tracte. La pièce se veut
clivante, très bien. On est surtout agacé par sa préten­tion. Comme le confesse une
comé­dienne au début de la pièce : « Cette pièce est trop longue ». On est bien d’ac­cord. Surtout pour être resté jusqu’au bout.


Sommeil sans rêve de Thierry Joli­vet. Jusqu’au samedi 4 mars à 20h au Théâtre des
Céles­tins
, Lyon 2e (relâche dimanche et lundi). De 7 à 40 € . Durée : 3h40 (entracte compris).