On a déjà vu Exit above d’Anne Teresa de Keers­mae­ker à Avignon, un spec­tacle qui sera un des grands chocs de la Bien­nale de Lyon, qui s’ou­vrira avec le défilé et le Ballet de l’Opéra de Lyon. Mais il existe d’autres grands noms qui nous font déjà sali­ver, de la forme la plus acces­sible à la version la plus hard­core ou expé­ri­men­tale. Voici déjà cinq incon­tour­nables dans notre viseur :

Ink de Dimi­tris Papaioan­nou. (photo Julian Mommert)

1. Dimi­tris Papaioan­nou en duel

Hard­core. On lui doit le choc de la Bien­nale 2021. Le grand choré­graphe grec Dimi­tris Papaioan­nou est de retour avec un duo qui vire au duel, en prenant la tour­nure d’une chasse à l’homme cauche­mar­desque. Le Cronen­berg de la danse déploie une scéno­gra­phie impres­sion­nante et des corps qui repoussent les fron­tières de l’éro­tisme jusqu’à la science-fiction. Avec en prime, Dimi­tris Papaioan­nou lui-même pour danser sur le plateau. Est-ce à dire qu’il s’agit de son oeuvre la plus intime et person­nelle ? A voir.


Ink de et avec Dimi­tris Papaioan­nou. Du samedi 23 au mardi 26 septembre à 20h à la Maison de la danse, Lyon 8e. De 14 à 32 €.

2. De Boris Char­matz à Pina Bausch

Boris Char­matz, Liberté cathé­drale.

Créa­tion française. Il vient de reprendre les rênes du Tanz­thea­ter de Pina Bausch. Après un solo en sifflant et en dormant (mais oui), Boris Char­matz réserve sa toute première créa­tion française avec le ballet de la grande Pina à la Bien­nale. Liberté Cathé­drale a été conçu pour 42 danseurs et les très grands formats comme les églises – d’où son titre. La version païenne sera pour Lyon, en enva­his­sant le gigan­tisme des usines Fagor. Le résul­tat promet d’être spec­ta­cu­laire autant que singu­lier.

Boris Char­matz, Liberté Cathé­drale avec le ballet du Tanz­thea­ter Pina Bausch. Du vendredi 22 au samedi 24 septembre à 21h30 aux Usines Fagor, Lyon 7e. De 16 à 32 €. Autre nouveauté à Fagor : les immer­sions de 11h à 2h du matin autour des thèmes du ball­room (le 16 sept) et du hip hop (le 30 sept). Et vous pour­rez danser (gratuit).

3. Sidi Larbi Cher­kaoui monte le grand esca­lier

Ukyo-e de Sidi Larbi Cher­kaoui avec le ballet du Grand Théâtre de Genève. (photo Grégory Batar­don)

Grand ballet. Après avoir signé les formi­dables choré­gra­phies pour le nouveau Star­ma­nia de Thomas Jolly, Sidi Larbi Cher­kaoui pour­suit sa route entre grands spec­tacles popu­laires et recherche de radi­ca­lité avec son premier travail avec le Ballet du Grand Théâtre de Genève, et donc une grosse produc­tion. Plus clas­sique qu’à son habi­tude, Ukiyo-e, grand spec­tacle aux inspi­ra­tions orien­tales pour 22 danseurs autour d’un grand esca­lier d’opéra, ouvrira aussi pour l’oc­ca­sion la saison de la Maison de la danse. De la belle danse, ample, pour tous.

Ukiyo-e de Sidi Larbi Cher­kaoui avec le Ballet du Grand théâtre de Genève. Du lundi 11 au mardi 19 septembre à la Maison de la danse, Lyon 8e. Atten­tion, horaires variables entre 19h et 20h30 (dim 15h). De 20,50 € à 45 €.

Ukiyo-e de Sidi Larbi Cher­kaoui avec le Ballet du Grand théâtre de Genève, à la Maison de la danse, Lyon 8e.

4. François Chai­gnaud et le fantasme du motard

Théo Mercier et François Chai­gnaud dans Radio Vinci Park. (photo Erwan Pichou)

Inso­lite. Voilà long­temps que François Chai­gnaud a flui­di­fié les genres et les époques, souvent à partir des traves­tis­se­ments de la musique baroque et ancienne. Avec Radio Vinci Park reloa­ded, il retrouve l’ins­pi­ra­tion urbaine de ses débuts, lorsqu’on l’avait décou­vert aux Subs avec Céci­lia Bengo­léa, pour un mysté­rieux garage peuplé de drôles de méca­ni­ciens et Théo Mercier en motard encasqué. Une méca­nique des fantasmes les plus inso­lites, toujours au son du clave­cin, dans laquelle il chante (du baroque, bien entendu), et s’at­tèle à son motard casqué… Jusqu’à ce que la moto démarre, pour une dernière embar­dée. Ce drôle d’objet sera donné en version reloa­ded, avec quelques danseurs méca­ni­ciens en plus, pour encore plus de plai­sir… Le spec­tacle le plus barré de la Bien­nale.

François Chai­gnaud et Théo Mercier, Radio Vinci Park reloa­ded. Du jeudi 21 au samedi 23 septembre aux usines Fagor, Lyon 7e. (atten­tion horaires variables à 19h, 19h30 ou 21h). De 10 à 20 €.

5. La fantai­sie de Marco da Silva Ferreira

Anka Postic et Chloé Robi­doux dans la ville.

Gratuit. Vous n’ai­mez pas les spec­tacles enfer­més et ne voulez pas payer cher ? Ok, vous êtes pénibles, mais on a ce qu’il vous faut : le duo de Marco da Silva Ferreira orches­tré partout dans la ville à partir d’un autre duo, la sublime fantai­sie en fa mineur pour quatre mains de Franz Schu­bert. Ici, les mains et les pieds de Chloé Robi­doux et Anka Postic – qui se connaissent depuis l’en­fance – vont se mêler et se défier pour un spec­tacle itiné­rant réso­lu­ment contem­po­rain. La décou­verte de la Bien­nale.


Marco da Silva Ferreira, Fanta­sie minor. Du mercredi 15 au mardi 21 septembre partout dans la ville, à 12h ou 19h, place Satho­nay, place Guichard, place Ambroise Cour­tois, Jardin suspendu des Halles ou Univer­sité Jean Moulin Lyon 3. Gratuit.