Michael Bay ose tout, et c’est même à ça qu’on le reconnaît. Chantage émotionnel sur un bébé avant l’opération de sa mère dès le premier plan, enfant poignardé et ensanglanté tout de suite après, jusqu’à ce que Jake Gyllenhaal décrète un “c’est parti”, juste après un braquage raté qui début par une scène drague improbable. La course-poursuite infernale ne s’arrêtera plus, dans l’AMBULANCE du titre (LA pour Los Angeles, c’est un esthète) qui réunit les deux frères black and white, le noir adopté voulant prendre soin de sa famille, tandis que le blanc est resté un pur psychopathe comme son père, même s’il se dit “sensible”.

Jake Gyllenhaal WASP
Chez Michael Bay, plus c’est gros, plus ça passe, et l’on assiste même à un dépucelage chirurgical de la jeune Eiza Gonzalez par skype interposé, à 220 à l’heure, dans l’ambulance, avec rate qui éclate et poignet introduit dans le corps pour stopper le sang de l’aorte… Bref, les âmes sensibles pourront plutôt aller voir le Bouli Lanners (lire ci-dessous). Le réalisme s’efface pendant 2 heures de pure adrénaline combinant film de casse et course-poursuite infernale façon Speed. La morale s’efface aussi… A part à la fin, où après nous avoir montré un flic gay marié du FBI dans un effort progressiste (ou marketing) notable (Keir O’Donnell), Bay ne peut pas s’empêcher de redevenir un putassier sérieux confit d’héroïsme blanc de blanc… En reléguant Yahaa Abdul Mateen II, qui tient pourtant le rôle principal du premier au dernier plan, bien loin derrière Jake Gyllenhaal au générique, il montre qu’avec l’argent et la notoriété, il ne rigole plus et reste bien un sale WASP. Pas drôle du tout pour terminer un film fun.
Ambulance de Michael Bay (Eu, 2h16) avec Yahaa Abdul Mateen II, Jake Gylenhaal, Eiza Gonzalez, Keir O’Donnell… Sortie le 23 mars.
