Betty, encore séduisante malgré la soixantaine, vit coincée dans son restaurant et sa Bretagne natale avec sa mère envahissante (Deneuve, en rôle de composition donc, soumise à Claude Gensac). Un beau jour, elle craque et se lance au hasard des routes. Elle s’en va débute en forme de belle promesse, avec quelques plans piqués à Raymond Depardon, faisant écho à une certaine France et à la solitude.

Deneuve, le torchon et la courgette

Mais il s’embourbe assez vite dans un naturalisme assez bavard. Emmanuelle Bercot, ailleurs plus inspirée, se contente trop souvent de filmer un quotidien au ras des pissenlits, et ses acteurs derrière la nuque en caméra à l’épaule… Autant que la patience du spectateur est parfois mise à rude épreuve, la quête d’un clope chez un vrai agriculteur pouvant être filmée en temps réel pendant dix minutes à l’écran…

Catherine Deneuve dans les bras de Paul Hamy

La belle idée de confronter Deneuve sur la route hors de sa zone de confort ne compense pas toujours une faiblesse d’écriture flagrante. Restent de belles rencontres, comme celle du beau Paul Hamy sous les draps dans les bras duquel la Deneuve, pas farouche assume tout de son âge. De son regard complice et déglingué, l’actrice la plus audacieuse du cinéma français s’empare de son rôle en bottes jaunes avec l’audace de celle qui n’a plus rien à prouver. Grande dame.

Elle s’en va d’Emmanuelle Bercot (2013, Fr, 1 h 53) avec Catherine Deneuve, Nemo Schiffman, Gérard Garouste, Camille, Paul Hamy, Claude Gensac… Mercredi 25 octobre à 20h55 puis en replay gratuit sur Arte.

Deneuve et Camille.