Antoine Demor et Victor Rossi reprennent Le Prix de l’ascension, une comédie politique grinçante, originale, parfaitement incarnée et documentée. On y court.

C’est gonflé, original, parfaitement incarné, et c’est en train de devenir un classique. Cette ascension de deux potes de promo dans les coulisses du pouvoir – jusqu’à y laisser des plumes – est parfaitement documentée, notamment quand il s’agit de croquer le plus parfait entre soi ou le cynisme bon teint des communicants un peu trop propre sur eux pour être honnêtes. Mais cette comédie grinçante et soignée dans sa mise en scène et ses éclairages n’en oublie pas de construire de véritables personnages auxquels on s’attache (et qui s’attachent entre eux), évitant aussi bien l’écueil du poujadisme (tous pourris), que du bashing de circonstance (il est vrai que la situation est assez universelle pour viser bien au-delà du macronisme).

Dur, dur d’exister en politique…

C’est là toute la force de cette comédie politique douce-amère : montrer ce qu’il en coûte de faire semblant à soi-même, jusque dans les scènes les plus intimes traitées elles aussi loin des clichés, avec deux comédiens aussi précis dans la mécanique comique que touchants pour laisser transparaître le vide affectif que leur appétit de pouvoir, dérisoire, a laissé derrière eux. Les comédies politiques ne sont pas légions au théâtre. Encore moins de cette finesse-là. On en redemande !

Le Prix de l’ascension de et avec Antoine Demor et Victor Rossi. Du mercredi au samedi à 21h du 5 au 20 avril à la Comédie Odéon, Lyon 2e. De 5 à 35 €.