La silhouette est connue. Une ossature fine, les traits minces, des cheveux courts et blonds, des vêtements sobres (noirs de préférence), une cigarette à la bouche évidemment, et surtout la délicate impression que la silhouette peut basculer à n’importe quel moment. Françoise Sagan n’est pas une autrice comme les autres. En publiant en 1954 le roman culte Bonjour Tristesse, elle devient une icône à seulement dix-huit ans. Une icône à la fois rebelle et bourgeoise qui bouscule les codes de la société française pré-68.

Sagan, un charmant petit monstre

On redécouvre la romancière dans un seule-en-scène : Françoise Par Sagan. Un récit biographique où le « charmant petit monstre » selon la formule de François Mauriac est interprété par Caroline Loeb (oui oui la chanteuse du tube des années 80: C’est la Ouate). Caroline se confond avec Françoise, sans chercher à caricaturer Sagan. La comédienne livre une interprétation subtile, drôle et fragile où l’on sent que le personnage est toujours sur le fil du rasoir. Le monologue est adapté du livre Je ne renie rien dans lequel Sagan raconte ses excès : le désir, l’argent, la passion, la peur de la mort. La mise en scène d’Alex Lutz fait preuve d’une élégante sobriété, digne de la panoplie vestimentaire de l’autrice. La romancière se débat ainsi dans un clair-obscur où seuls les mots parviennent à nous sortir de l’obscurité. On quitte Sagan avec cette formule restée célèbre : « Si tout était à recommencer, je recommencerais bien sûr, en évitant quelques broutilles ». Nous, on aime ses broutilles.

Françoise par Sagan, d’après Je ne renie rien de Françoise Sagan. De Caroline Loeb. Mise en scène par Alex Lutz. Du mercredi 27 avril au samedi 30 avril à 20h30 à la Comédie Odéon, Lyon 2e. De 13,50 € à 20 €.