On ne l’attendait plus. Il ne fallait peut-être pas… A part un Louis Garrel en plein autodérision, Rifkin’s festival, le dernier Woody Allen, est bien triste…

Usé, vieilli, fatigué, Woody Allen radote et filme désormais paresseusement les festivals de cinéma où il se rend (ici San Sebastian en Espagne, qui a financé le film) : psy, hypocondrie, couple qui se trompe (dans les deux sens) et s’ennuie dans les dîners mondains, les jeunes femmes se laissent draguer ingénument par des goujats… Toute ressemblance avec la réalité n’est donc peut-être pas fortuite… Les hommages en noir et blanc au cinéma européen qu’il a aimé (exclusivement des films d’il y a plus de 50 ans !) sentent vraiment la naphtaline (Godard, Bergman et oups… Lelouch).

Louis Garrel dans Rifkin's festival de Woody Allen.
Louis Garrel alias « Philippe », en pleine autodérision dans Rifkin’s festival.

Louis Garrel tape sur des bongos et ça lui va bien

Tout semble tourner en rond et au ralenti (la caméra peut même s’arrêter inutilement sur des décors sans savoir quoi faire…), avec un Wallace Shawn qui semble aussi perdu que le film en alter ego falot. Le cœur n’y est plus, l’esprit des dialogues non plus. Seul Louis Garrel en pleine autodérision, joue avec délice au réalisateur français et péteux qui séduit ses proies en jouant des bongos (petit détail savoureux : son personnage s’appelle Philippe, comme son père !). C’est bien peu. La dernière scène en forme de pastiche du Septième sceau dans lequel la mort vient parler coloscopie fait elle aussi bien rire. Mais pour le reste, c’est bien triste.

Rifkin’s festival de Woody Allen (EU-Esp-It, 1h32) avec Wallace Shawn, Gena Gershon, Louis Garrel, Elena Anaya, Christoph Waltz… Sortie le 13 juillet.

Woody Allen sur le tournage de son nouveau film, Rifkin's festival.
Woody Allen sur le tournage de Rifkin’s festival.