Après la démence sénile de Anthony Hopkins dans The Father, le drama­turge français Florian Zeller revient avec The Son et effleure le sujet de la dépres­sion adoles­cente dans une adap­ta­tion tire-larmes et arti­fi­cielle.

Hugh Jackman, Laura Dern et Zen McGrath dans The Son de Florian Zeller
Bonheur fami­lial éphé­mère

On suit donc Peter (Hugh Jack­man), un avocat new yorkais à la carrière floris­sante et papa d’un nouveau-né avec sa deuxième épouse (Vanessa Kirby) qui voit son ex-femme (Laura Dern) débarquer sur son palier pour lui deman­der de l’aide. Celle-ci s’inquiète de la santé psycho­lo­gique de leur fils Nicho­las (Zen McGrath) qui ne s’est pas présenté en classe depuis près d’un mois et, vivant très mal le divorce de ses parents, demande à vivre avec son père.

Là où The Father utili­sait sa mise en scène pour immer­ger subjec­ti­ve­ment le spec­ta­teur dans la démence d’un vieil homme (inter­prété magis­tra­le­ment par Anthony Hopkins), The Son adopte une approche diffé­rente et explore la dépres­sion du jeune Nicho­las, du point de vue exté­rieur de ses parents. Le film se concentre parti­cu­liè­re­ment sur Peter qui tente de comprendre et d’ai­der son fils, mais se retrouve tota­le­ment impuis­sant face à la situa­tion.

Zen McGrath regardant le fleuve sur un quai dans The Son de Florian Zeller.
Dans l’es­prit trou­blé du jeune Nicho­las (Zen McGrath)

Le retour d’An­thony Hopkins

Au détour d’une scène, Anthony Hopkins reprend son rôle de patriarche pour un repas chargé de tension où l’on découvre que ce père incarné par Hugh Jack­man a égale­ment souf­fert en tant que fils. Malgré sa déter­mi­na­tion à donner à Nicho­las tout l’amour qu’il n’a jamais reçu, Peter se retrouve alors confronté à sa propre culpa­bi­lité et à la peur de déve­lop­per la même rela­tion qu’a­vec son père, pleine de senti­ments inex­pri­més.

Si sur le papier l’his­toire de The Son est déchi­rante, elle manque cruel­le­ment de nuances à l’écran. Diffi­cile d’avoir de l’em­pa­thie pour le jeune Nicho­las tant l’in­ter­pré­ta­tion ratée de Zen McGrath décon­certe. Le malheu­reux n’est pas aidé par l’écri­ture mani­pu­la­trice de Florian Zeller qui multi­plie les scènes drama­tiques et les clichés, souvent au détri­ment du bon sens (flash­backs baignés de soleil, danse impro­vi­sée dans le salon et tout le tralala). Au milieu d’un casting en pilote auto­ma­tique, c’est fina­le­ment Hugh Jack­man qui porte tout le film sur ses épaules. L’ac­teur austra­lien livre une inter­pré­ta­tion parti­cu­liè­re­ment touchante et sincère jusque dans une scène finale trop facile, mais honteu­se­ment effi­cace.

Hugh Jackman et son fils Zen McGrath dans The Son de Florian Zeller.
Peter (Hugh Jack­man) qui tente de comprendre et d’ai­der son fils (Zen McGrath)

The Son (Fr-G.B., 2h03) de Florian Zeller avec Hugh Jack­man, Laura Dern, Vanessa Kirby, Anthony Hopkins et Zen McGrath. Sortie le 1er mars.