Sa dernière tournée américaine, passée notamment par les Nuits de Fourvière, avait été un grand moment d’émotion. Déboulant avec ses musiciens de toujours comme Basile Leroux à la guitare, son blouson de Davy Crockett à franges hors d’âge, se remaquillant en direct sur scène ou cherchant la bonne tonalité sur son piano, Véronique Sanson ne cache rien, généreuse, entière, aussi bonne musicienne que chanteuse à la voix unique.
Son set avec cuivres et une guitare qui fait deux fois son tour de taille révélait une série de chefs-d’œuvre signés par celle qui a réussi à importer les couleurs de la country ou le chromatisme outre-Atlantique en continuant de chanter l’amour intime et sensuel à la française. Elle faisait se lever le public dès la deuxième chanson et maintient une santé de fer tout du long. Sa voix est devenue plus grave et s’est légèrement voilée avec le temps, ce qui n’a pu que s’aggraver depuis son opération et ses ennuis de santé.

Les chansons d’amour
Mais comme toutes les grandes chanteuses en vieillissant, son chant ne devrait en être que plus émouvant. D’autant qu’en plus des morceaux rock de ses débuts, elle n’oublie pas de chanter des ballades dépressives dont elle a le secret, de Ma Révérence en bis à Je me suis tellement manquée. On réalise alors que d’Amoureuse à Toi et moi, chanson romantique composée pour son Zénith en 1993, elle a égrené nombre de mélodies qui font désormais partie de notre imaginaire collectif. Comme Barbara, elle chante les peines à nu et l’amour avec une sensualité et une simplicité qui nous feraient jurer d’avoir partager le même. Son dernier album Hasta luego devrait prendre encore plus d’intensité sur scène, là où elle est la meilleure. Il faut avoir vu une fois Véronique Sanson en concert dans sa vie pour se rendre compte de la grande dame qu’elle est, et n’avoir qu’une seule envie : y revenir.
Véronique Sanson. Mercredi 8 mars à 21h à l’Amphithéâtre de la Cité internationale, Lyon 6e. A partir de 45 € (annoncé complet).
