Pop-rock. Signe qu’il est devenu un « grand », on ne présente plus Kevin Morby comme l’ex-chanteur des Babies ou l’ex-bassiste de Woods. Son échappée en solo est désormais un fait et les cinq disques qu’il a pondu tout seul depuis 2013 ont mis tout le monde d’accord ou presque : il est un digne descendant de Bob Dylan, Lou Reed, Leonard Cohen. Du gros poisson, en somme. Et des comparaisons qui doivent, à trente ans à peine passés, mettre un petit poids sur les épaules. Mais le natif de Kansas City n’est pas du genre à se mettre la rate au court-bouillon. Il avance tranquille et fait la musique qu’il veut, comme il veut. Quitte à décevoir, un peu, avec son précédent opus City Music qui était apparu un peu plus facile, en tout cas moins ambitieux que ses prédécesseurs. Morby s’affirmait en fait déjà, et de manière de plus en plus décomplexée, comme un auteur classique. Un amoureux du rock d’avant, heureux de refaire, à sa sauce bien sûr, des recettes géniales. Comme Bocuse a puisé chez les mères lyonnaises, Morby pioche au panthéon du rock. Et comme Bocuse, il le fait avec brio. Son nouvel album Oh My God, c’est carrément trois étoiles. Alexandre Queneau

Kevin Morby. Vendredi 14 février à 20h30 à l’Epicerie moderne ) Feyzin. De 16 à 20€.
epiceriemoderne.com