Le nouveau resto italien du 3e qui remplace La Balançoire se décline comme un petit frère du resto de quartier Gram & Grum. Miam.

L’endroit s’appelait la Balançoire. Apparemment quelqu’un l’a poussée trop fort… Elle n’ y est plus ! Elle est nouvellement remplacée par Gram e basta. Le restaurant se pose comme une désinence italienne de Grum & Gram, un gentil bistrot de quartier dans lequel on mange très bien. Gram é basta aurait pu s’appeler pasta é pizza tant les deux éléments stéréotypiques dominent la carte. Avant de nous insurger contre la salade Caesar, il faut signaler que tout ce qu’on a goûté par ailleurs était bon. Cette salade Caesar, qui aurait mérité de s’appeler Brutus, était le caillou dans la chaussure de ce « bistrot italien ». La  salade Caesar  serait née, d’après une histoire controversée, au Mexique en 1924. Elle appartient au monde romantique de « qu’est ce qu’il me reste dans le frigo, houlala, je dois cuisiner à truc à la dernière minute pour un client important » dont font partie la mayonnaise et le club sandwich. Il y a une base de salade romaine aux larges feuilles, des croûtons et du parmesan. La jurisprudence permet d’ajouter des morceaux de poulet. La sauce à base de vinaigre citron et huile d’olive doit avoir du caractère et un drôle de petit goût. Le secret vient d’un ajout de sauce Worcestershire, comme dans le bloody Mary. On s’est retrouvé face à une salade anonyme aux feuilles déchiquetées, un assaisonnement spectral et surtout des croûtons mous. Le croûton doit être croustillant, sinon autant faire sans. Surtout que d’après nos déductions ils devaient être en pâte à pizza.

Pizza e pasta

Côté pizza en revanche, la pâte bien cuite, ferme, est croquante comme il faut. La tomate qui la recouvre a de la profondeur (genre Mutti) et la mozzarella fondue apporte un agréable côté lacté. Un peu de basilic quelques tomates cerises pour faire joli, et cela suffit pour faire une bonne Margherita. Un peu d’histoire : la Margherita a été crée le 11 juin 1889, avec les trois couleurs de l’Italie, pour la Reine Marguerite de Savoie. Donc on ne mange pas seulement de la pizza mais un peu d’histoire. Comme les linguine à la carbonara, symboles de la libération de l’Italie par les Américains, avec du jaune d’œuf, du parmesan et du guanciale (lard dans la jour du cochon) et donc surtout pas des lardons et de la crème. Les tomates (deux variétés) mozza et pesto bombardées de tirs de roquette avaient du goût. De même que la pana cotta au coulis d’abricot, parmi les meilleures de la scène locale. L’ambiance et la déco sont très bistrot sympa. Il suffirait de jeter Caesar dans la fosse aux lions et tout irait pour le mieux. F.M.

Gram e basta. 223 rue de Créqui, Lyon 3e. 09 88 53 84 51. Fermé samedi, dimanche et lundi soir. Pizzas : entre 11 et 15 euros. Pâtes : entre 12 et 15 euros. Pana cotta : 6 euros. Assiette de charcuterie italienne à partager : 14 euros. Tomate mozzarella : 10 euros. Photo : Susie Waroude.