Suite à la coupe budgétaire de près de 3,7 millions annoncée par la Région Auvergne-Rhône Alpes, une mobilisation était organisée ce mardi 7 juin devant l’Hotel de Région à Confluences. Quelque 50 personnes devenues environ 200 en fin de course étaient rassemblées sous les banderoles de la CGT spectacle, du SYNDEAC, SYNAVI et des représentants de la culture et de la création de la Région, de St-Etienne à Annecy en passant par Albertville. Des étudiantes en métier de l’art brandissaient des pancartes « SOS Culture en détresse », des intermittents « Wauquiez assèche la culture », d’autres plus cinématographiques « Touche pas au grisbi ! » Ou encore plus sobrement « culture en danger ». Un peu de musique, Thomas Leroux, trompettiste de jazz  lyonnais sortait de répétition le matin quand lui et ses musiciens se sont décidés de participer à ce rassemblement en y amenant leurs instruments : « il faut se sentir concerné même si on ne l’est pas directement, on appartient aux milieu de créatifs et ce qui est en train de se passer nous dégoute. » Sur un air de fanfare, l’atmosphère se détendait alors malgré des discours véhéments à l’encontre de l’exécutif de Région. 

Tartuffe d’après Tartuffe…

Dans la foule on retrouvait un groupe d’élus écologistes de la Région venu afficher son opposition à cette décision. Maryam Laïdouni-Denis, La conseillère régionale fustige les arguments avancés par Laurent Wauquiez: « On nous parle de rééquilibrage mais ça n’est pas un rééquilibrage ! Parce qu’on aimerait bien savoir où vont partir ces millions. On est vraiment face au mépris et de la création et surtout face à enjeu démocratique de premier ordre : c’est l’émancipation permise par la culture qui est mise en danger ! » Joris Mathieu, directeur du TNG à Lyon et syndiqué CGT spectacle avance dans ce sens et lorsque qu’on lui demande ses prévisions pour la suite du mouvement, il répond : « tout ça va dépendre de la réponse apportée et s’il va y avoir reprise des concertations… » Pour le moment, sans surprise, la Région n’a reçu personne. On chuchote dans le mégaphone que le mouvement pourrait durer tout le mois de juin, en attendant de faire la même chose devant l’Hôtel de Ville suite aux coupes de la mairie ? Ceci est une autre histoire… L’adjointe à la culture de la Ville Nathalie Perrin-Gilbert était bien là. On se croyait dans Tartuffe qu’on venait de voir en ouverture aux Nuits de Fourvière. E.B.