Après le dysfonctionnement de deux parcs d’attractions remplis de dinosaures ramenés à la vie par le miracle de la génétique, ces derniers ont pris leurs aises et se sont répandus sur la planète, cohabitant tant bien que mal avec les autres espèces. L’idée de départ est alléchante, et cet opus laborieux se veut le feu d’artifice final à une deuxième trilogie jurassique. Malheureusement, il cumule toutes les tares des médiocres mastodontes hollywoodiens du moment : sur-produit, sous-écrit… et long comme l’ère glaciaire ! Il se contente de quelques clins d’œil faussement complices pour faire battre les petits cœurs nostalgiques à peu de frais (ici trois pauvres notes de piano en évocation du superbe score original de John Williams), exploitant avec un cynisme fainéant une franchise jusqu’à la vider de toute vitalité.

Un bébé Gigantosaurus sur le museau d’un Moros Intrepedius (faites nous confiance)

Coup de taser sur les dinosaures

Dans ce mélange improbable de mauvais film d’espionnage et de thriller écologique mou du genou, un réalisateur aux abonnés absents laisse des techniciens de seconde équipe besogneux enchaîner ad nauseam des courses-poursuites avec de (trop) nombreux dinosaures qui ne font plus peur à personne, alors qu’ils sont partout ! Un simple coup de taser ou leur faire les gros yeux suffit à s’en débarrasser, même si ça et là ils mâchonnent quelques figurants numériques, histoire de faire bonne chaire et bonne figure.

Jurassic Worst

Inutile de compter sur ces héros unidimensionnels pour nous impliquer un tant soit peu : le couple vedette est aussi aseptisé qu’au premier jour, tandis que le trio du premier Jurassic Park, honteusement exploité, semble sorti du formol et n’a plus rien à jouer. Cette copie hors-sujet donne surtout envie de revoir le chef-d’œuvre de tonton Spielberg, qui nous faisait trembler et nous émerveillait avec un T-Rex et deux raptors dans une cuisine. C’était en 1993, autant dire la préhistoire… A.L.

Jurassic World, le Monde d’après de Colin Trevorrow (EU, 2h26) avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Laura Dern, Jeff Goldblum, Sam Neil… Sortie le 8 juin. Pour un avis différent, lire la critique de François Mailhes.

Mange Chris Pratt si tu peux…