Pas éton­nant qu’il ait raflé tous les « Oscars » japo­nais. S’il démarre douce­ment par une simple histoire d’amour dans laquelle un homme va prendre la place d’un autre sans le dire, A Man dresse peu à peu un véri­table portrait étrange et subtil de la société japo­naise toute entière. Notam­ment à travers le véri­table phéno­mène nippon de « l’éva­po­ra­tion« , soit la dispa­ri­tion volon­taire d’in­di­vi­dus qui se fondent dans la société sous une nouvelle iden­tité pour ne plus lais­ser de trace.

A Man, entre mélo et polar

A Man, mère et fils.

Au bord du mélo quand il évoque la recom­po­si­tion fami­liale à travers les yeux d’un enfant ou le deuil du père, A Man est bien un polar qui nous trans­porte dans une enquête de mystère en révé­la­tion, jusqu’au twist final, de la petite ville côtière de Miya­zaki à la prison pour un crime des plus sanglants…

Le film le plus éton­nant de la rentrée

Avec cet art mini­ma­liste et spiri­tuel de faire exis­ter les morts (un plan face au miroir ne laisse voir qu’un vieux convive comme si la caméra avait disparu) pour mieux ressen­tir le fait d’être vivant (le cut final). Mysté­rieux mais jamais poseur, contem­pla­tif mais prenant, magni­fique­ment inter­prété, l’air de rien, A Man est bien le film le plus éton­nant de ce début d’an­née.

A Man de Kei Ishi­kawa (Hap, 2h02) avec Sakura Ando, Sato­shi Tsuma­buki, Masa­taka Kubota, Manato Saka­mo­to… Sorti le 31 janvier. Quatrième film du réali­sa­teur, mais le premier à être distri­bué en France.

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