Dans la tradition japonaise, on aime prendre son temps. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce Godzilla Minus One, pur produit japonais signé Takashi Yamazaki, va prendre son temps. C’est peut-pour cela que son distributeur français a choisi de ne le laisser à l’affiche en salles que pour deux semaines seulement.

Tremblements de terre et tunnels de bavardage

Une ville dévastée comme après un tremblement de terre après le passage de Godzilla.

Godzilla Minus One prend le temps de reconstituer la Deuxième Guerre Mondiale au milieu des décombres, et le cas de conscience d’un pilote japonais pacifiste, au bord de la désertion, qui refuse d’utiliser sa mitraillette contre l’horrible monstre qui vient secouer l’île sur laquelle il a échoué.

L’allégorie autour des tremblements de terre et le questionnement autour de l’engagement et du patriotisme malgré un état défaillant sont autant de questions intéressantes. L’esprit de sérieux appesanti avec lequel elle sont traitées ici en plus de la convention familiale éculée (avec bonus rédemption sous les yeux de la petite fille) diluent largement le film catastrophe ici. C’est là que le bât blesse : chaque apparition de Godzilla s’entrecoupe de tunnels de bavardage contrits plus longs que sa tradition dans toute l’histoire japonaise.

Les écailles qui s’allument

C’est d’autant plus dommage que ce Godzilla Minus One mérite vraiment le détour pour ses scènes d’action franchement bluffantes. Pour 15 millions de budget, il réussit aussi bien les séquences catastrophes et les explosions rappelant le spectre de la bombe nucléaire, que les écailles qui s’allument de son monstre saisi en looping entre deux porte-avions dans les séquences maritime. Jusqu’à un finale astucieux pour enfin lester la bête au fond des mers… ou pas ! Rien que pour retrouver le meilleur du savoir-faire de série B dans la grande tradition japonaise, Godzilla Minus One vaut le détour.

Godzilla Minus One de Takashi Yamazaki (Jap, 2h02) avec Ryonosuke Kamiki, Minami Hamabe, Yuki Yamada… En salles du 17 au 31 janvier seulement. L’IMAX ou la 4DX n’ont que peu d’intérêt eu égard au peu de scènes d’action et à la production du film.

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