Ann, une jeune nonne, intègre un établissement religieux américain donnant des cours d’exorcisme. En effet, les cas de possession maléfique étant en recrudescence, le Vatican a du créer des antennes régionales. Ann, persuadée que sa mère était possédée, se sent légitime pour exercer ce métier de niche. Seulement voilà, la pratique de l’exorcisme, comme le barbecue ou le descendage des poubelles est réservé aux hommes. Face à des cas pratiques, où elle revendique de l’empathie pour la victime, alors que les collègues mâles s’intéressent surtout au fightage du démon, elle tente de briser le plafond de verre. Ann offre une nouvelle réflexion sur le féminisme. Voilà la Marie Curie de l’exorcisme.

La Proie du diable, à l’école de l’exorcisme…

La Marie Curie de l’exorcisme

Depuis l’Exorciste,le vrai, on n’a jamais inventé grand-chose de neuf dans le domaine. La Proie du diable ne fait pas exception, à part la scène du ventilateur possédé qui projette ses pales sur les curés. La confrontation avec la psychiatre à la recherche – rapidement présentée comme vaine – de symptômes comme la schizophrénie aurait pu être intéressante. Mais quitte à tomber dans l’irrationnel comme vérité obligée, on se demande pourquoi personne n’a songé à lui montrer des vidéos où les possédés lévitent, grimpent au plafond, ou tordent leur corps dans des postures que même les fabricants de caoutchouc n’auraient pu envisager. Le spectateur a droit, lui, à toute cette chorégraphie classique baignée d’eau bénite. Une petite mise en condition pour la prochaine trilogie de l’Exorciste prévue pour octobre 2023.

La Proie du diable de Daniel Stamm (E.U., 1h33) avec Jacqueline Byers, Virginia Madsen, Colin Salmon, Christian Navarro… Sorti le 26 octobre.