Le éalisateur d’Un Homme intègre (2017) a tourné quatre histoires reliées par un même thème : assumer une responsabilité individuelle dans un régime totalitaire. Ou comment défier la censure en tournant en Iran à la façon d’un court- métrage, alors que la peine de mort ne cesse d’être une menace.

Mohammad Rasoulof avance à pas feutrés et crée une sorte de suspense de l’attente, laissant transparaître une violence sourde – celle d’une régime hors champ qui ne cesse de peser sur les consciences – comme celle de ce bon père de famille dont on découvrira à la fin du premier segment où il va en réalité en voiture chaque matin……

Le rôle moteur des femmes

Comme une inversion des valeurs intrinsèque à la mise en scène, le rôle des femmes s’avère moteur dans ce passionnant portrait volé de la société iranienne d’aujourd’hui entre ville et campagne… même si les actrices gardent leur voile en jouant pour ne pas nuire à leur carrière.

Un exercice de contournement de la censure salutaire, même s’il aboutit à un dernier volet en forme d’hommage direct au Goût de la cerise d’Abbas Kiarostami, malheureusement un peu trop sentencieux et symbolique. C’est sans doute ce qui lui valut son Ours d’Or au dernier festival de Berlin… Une découverte.

https://www.youtube.com/watch?v=SboxlPAN-Uo

Le Diable n’existe pas de Mohammad Rasoulof (Iran, 2020) avec Mohammad Seddighimer, Baran Rasoulof, Zhila Shahi… Désormais disponible sur Arte.