Dans l’Enfant du Paradis, Salim Kechiouche (vu dans La Vie d’adèle ou Mektoub My Love) fusionne sa propre histoire avec celle de son ami d’enfance Yasmine Belmadi, décédé en 2009. Il y incarne Yazid, un acteur qui voit sa carrière décoller après une longue traversée du désert. Ancien toxico sobre depuis six mois, son quotidien est marqué par les frictions avec sa famille, son ex-femme (Naidra Ayadi) ainsi que des connaissances anciennes de la cité où il a grandi et où sa grand-mère réside encore.
Yazid essaie d’avancer sans considérer son passé, blâmant souvent les autres pour son malheur. Il veut notamment prouver à Garance (Nora Arnezeder), sa nouvelle fiancée, et à Hassan, son fils de 16 ans, qu’il est maintenant un autre homme. Cependant, rongé par un fort sentiment d’imposture, ses tourments refont surface et il se questionne sur sa capacité à aimer et à accorder sa confiance aux autres alors qu’il se sent déconnecté du monde qui l’entoure.
Dans les pas de Kechiche
Du coté de la mise en scène Salim Kechiouche privilégie l’authenticité et opte pour un naturalisme organique avec des visages et des corps filmés en plan serrés qui rappelle le travail d’Abdellatif Kechiche.
Il intègre également ses propres vidéos d’enfance pour illustrer la jeunesse de Yazid. Ces fragments visuels servent de toile de fond au cheminement du personnage, permettent d’accéder à son subconscient, de mesurer ses blessures tout en conférant une dimension onirique au film. Le tout donne une réflexion intime touchante dans laquelle l’acteur-réalisateur explore le poids de ses racines et de l’absence parentale dans la construction de son identité.
L’Enfant du Paradis (1h12) de et avec Salim Kechiouche, Carima Amarouche, Nora Arnezeder. Sortie le 6 décembre.
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