L’Eté dernier marque le retour tant attendu de Cathe­rine Breillat . Pour son quator­zieme film, elle revi­site le provo­ca­teur Queen of Hearts de May El-Toukhy et conte l’his­toire d’amour inter­dite entre une mère et son beau-fils. Anne (Léa Drucker), brillante avocate spécia­li­sée dans la protec­tion de l’en­fance, mène une vie aussi heureuse qu’a­sep­ti­sée. L’ar­ri­vée de Théo, ado rebelle et gueule d’ange (Samuel Kirch­ner) va tout bous­cu­ler. Le garçon turbu­lent se découvre une atti­rance pour sa belle mère et celle-ci ne résiste pas long­temps à ses lourdes tenta­tives de séduc­tion.

L'été dernier . Le nouveau film de Catherine Breillat avec Léa Drucker

Écri­ture pous­sive et érotisme gênant

Si l’in­ter­ro­ga­tion sur l’amour trans­gres­sif reste légi­time, ce qui trans­pa­raît à l’écran est malheu­reu­se­ment tout à fait grotesque. L’écri­ture labo­rieuse et les inter­pré­ta­tions peu convain­cantes font cruel­le­ment défaut au film en matière de subti­lité. De plus, sa théma­tique déran­geante n’est jamais abor­dée comme un véri­table dilemme moral pour les person­nages. Bien au contraire, la tragé­die inces­tueuse se trans­forme très rapi­de­ment en prétexte pour choquer gratui­te­ment le spec­ta­teur.

Cathe­rine Breillat refuse de confron­ter l’amour et le désir de ses prota­go­nistes, et l’on se surprend parfois à rire de gêne face à des scènes de tension absurdes ou des séquences érotiques arti­fi­cielles et redon­dantes. Le seul élément capti­vant réside dans la perfor­mance d’Olivier Rabour­din en mari trompé. Entre insou­ciance et déni protec­teur, il offre une inter­pré­ta­tion pleine de justesse et peint le portrait cru d’une bour­geoi­sie prête à fermer les yeux sur les actes les plus abomi­nables.

L'été dernier . Le nouveau film de Catherine Breillat avec Léa Drucker

L’Eté dernier réalisé par Cathe­rine Breillat (Fr, 1h44) avec Léa Drucker, Samuel Kircher, Olivier Rabour­din, Jérôme Kircher… Sortie le 13 septembre.