C’est l’his­toire d’un produc­teur qui s’est dit : « tiens, si je refai­sais le succès des Petites Victoires« … Mais là où le joli film de Méla­nie Auffret restait un vrai feel good movie assez fine­ment observé, Monsieur le Maire, a choisi, lui, d’en rajou­ter dans le misé­ra­bi­lisme et le drame à la louche.

Monsieur le Maire ou le record du monde de la bien pensance

Le point de départ est donc le même : comment un maire va pouvoir main­te­nir l’école de son village en pleine déser­ti­fi­ca­tion. Le record du monde de la bien pensance est battu dès la première minute où toutes les cases du cahier des charges du film sont déjà cochées : « Vous enten­dez la nature ?« , « vous allez pas vous mettre à manger de la viande ? » puis « vous devriez mettre une borne dans votre village pour les voitures élec­triques« . Chapeau bas, en plus de s’être mis à deux pour ne pas cadrer un seul plan pendant tout le film, Karine Blanc et Michel Tavares sont mani­fes­te­ment des dialo­guistes nés.

Heureu­se­ment, ils sont aussi des citoyens enga­gés : à peine Eye Haïdara (au demeu­rant lumi­neuse) entre-t-elle dans le champ, que le volet social entre en scène. Elle est noire, donc seule pour élever ses enfants (très mimi), donc mal vue, donc au RSA, donc femme battue donc en quête d’un « faux » justi­fi­ca­tif de loge­ment. « C’est contre mes prin­cipes« , lui répond Monsieur le Maire.

Quand Eye Haïdara inter­pelle Monsieur le Maire…

Clovis Cornillac, le roi de l’ac­cou­che­ment face au Mont-Blanc

Rassu­rez-vous (atten­tion divul­gâ­chage), une fois que vous aurez retrou­ver un à un tous les emmer­de­ments de votre vie quoti­dienne dans chaque scène du film, à la fin, les prin­cipes, il n’y en a plus beau­coup, surtout dans la dernière séquence d’une rare putas­se­rie avec écharpe trico­lore choi­sie pour l’af­fiche du film…

Entre­temps, en plus de toujours bien jouer (c’est vrai), Clovis Cornillac aura même réussi à faire accou­cher seul une jeune femme à l’ar­rière d’une ambu­lance sur la route en plein vira­ge… (ça tourne pas mal, dans les Alpes, comme le remarque Eye Haïdara au début de ce film su bien construit). Les méchants reste­ront bien méchants, les seconds rôles ne sont là que pour faire de la figu­ra­tion, la musique coun­try pour passe le temps. Les paysages du Mont-Blanc sont jolis (quand ils sont filmés) et le film bien gentil. Ouf.

Monsieur le Maire de Karine Blanc et Michel Tavares (Fr, 1h45) avec Clovis Cornillac, Eye Haïdara, Laurence Côte, Sophie Guille­min, Olivia Côte… Sortie le 1er novembre.

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