Quitter La Nuit est le premier film de Delphine Girard, prolongement de son court-métrage Une sœur nominé aux Oscars en 2020. Le pari était risqué. Dès les premières minutes sous tension, un doute s’installe sur un possible viol. On ne saura qu’au tiers du film s’il est avéré. On découvre après coup les deux personnages principaux dans un silence pesant, accentué par les gros plans et le flou prononcé, jusqu’à devenir étouffant. Cette approche s’estompera ensuite… Heureusement.

Quitter la nuit, un bon film psychologique

La force de ce premier film est d’oser épouser émotionnellement les deux points de vue. Celui de l’agresseur présumé étant tout aussi développé que celui de la jeune femme. La scène dans laquelle il doit annoncer, dans une ambiance inhabituelle, sa poursuite en justice à sa mère, est particulièrement marquante. On le découvre étonnamment tout aussi traumatisé par l’agression que sa victime. C’est toute la profondeur de ce thriller psychologique complexe, qui s’autorise quelques longueurs, jusqu’à un surprenant « deux ans plus tard », presque précipité.

Un dénouement un peu frustrant 

Après s’être attardé sur a complexité de ses personnages, le procès final semble expédié trop rapidement, nous laissant un peu frustrés. Quitter La Nuit reste un beau premier film, intense, poignant et complexe, malgré une fin un peu inaboutie. A découvrir.

Quitter La Nuit de Delphine Girard (Bel, 1h48) avec Selma Alaoui, Veerle Baetens, Guillaume Duhesme… Sortie le 10 avril.