Contrai­re­ment aux repré­sen­ta­tions tradi­tion­nelles des ensei­gnants au cinéma, Winter Break met en avant Paul Hunham (Paul Giamatti), un profes­seur d’his­toire anti­pa­thique dont les multiples défauts incluent un léger problème d’al­cool, un œil de verre et une condi­tion physique qui lui donne une une odeur de pois­son pourri en fin de jour­née.

Il est méprisé par l’en­semble des étudiants de l’Aca­dé­mie Barton, qu’il quali­fie de « vulgaires philis­tins », et prend un malin plai­sir rajou­ter des devoirs supplé­men­taires. Malheu­reu­se­ment pour lui, il se trouve dans l’obli­ga­tion de veiller sur les élèves qui n’ont pas pu retour­ner chez eux. Parmi eux se trouve Angus (Domi­nic Sessa), un jeune homme aussi doué qu’in­su­bor­donné dont la mère a choisi de passer sa lune de miel avec son nouveau mari fortuné.

Winter Break

Winter break, le film perdu des années 70

Entre les anec­dotes sur l’an­tiquité romaine et les cita­tions en latin, Hunham porte sa misan­thro­pie comme une sorte d’ar­mure. Son esprit acariâtre masque un profond senti­ment d’échec person­nel et il rejette ses propres décep­tions sur le jeune homme rebelle.

Da’Vine Joy Randolph complète agréa­ble­ment ce duo central avec son inter­pré­ta­tion de Mary Lamb. Cuisi­nière de longue date à l’école et mère endeuillée, elle offre un contre­point équi­li­bré, à la fois soula­ge­ment comique et noyau émotion­nel du film.

Entre cynisme, mélan­co­lie et huma­nité, Winter Break prend le temps de détruire la cara­pace de ses trois âmes bles­sées et lais­sées pour compte. Un conte de Noël senti­men­ta­liste sublimé par une déli­cate ciné­ma­to­gra­phie vintage (clas­si­fi­ca­tion MPAA, crash zooms et filtre cellu­loïd) qui donne au film l’ap­pa­rence d’un trésor oublié des années 70.

Winter Break d’Alexan­der Payne (The Holdo­vers, EU, 2h13) avec Paul Giamatti, Domi­nic Sessa, Da’Vine Joy Randol­ph… Sortie le 13 décembre.

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