« On nous prend pour des fous, mais moi j’aime bien… » Bonhomme et placide, Dupont le père raconte sa passion pour le stock-car, cette course auto­mo­bile, à l’ori­gine de contre­bande, qui consiste à rafis­to­ler des vieux modèles, comme la… Renault 5 GTL ! D’un monde l’autre, l’heu­reux papa qui n’a jamais voulu occu­per ses dimanches que dans le pur plai­sir de cette course de bagnoles reta­pées, hors de toute compé­ti­tion, avec bonheur son fils Gaspard qui veut faire comme lui : « Son objec­tif, pardon­nez-moi l’ex­pres­sion, c’est de me niquer, le mien c’est que ça n’ar­rive pas. » Et quand Gaspard arrive premier, il est trop heureux pour lui, même s’il ne lui dit pas trop fort, « pour pas qu’il prenne la grosse tête« …

Trans­mis­sion de la Renault 5 GTL de père en fils

Toute la beauté de ce premier court métrage docu­men­taire, c’est de capter en 5 minutes chrono l’art de vivre de cette famille de modestes au vrai sens du mot. Et la beauté de la trans­mis­sion d’un art de la course bien­tôt révolu. Monsieur Dupont (ça ne s’in­vente pas) a tout à fait conscience de l’évo­lu­tion écolo­gique et du parc auto­mo­bile. Il n’en a pas peur pour lui mais pour son « gamin » qui risque de voir sa passion en train de naître devoir s’éteindre. Avec Super­nova, les deux fran­gins réali­sa­teurs origi­naires de Cham­boeuf dans la Loire captent avec tendresse tous les enjeux de ce petit monde joyeux, paisible jusqu’à l’apé­ro… mais pris dans un monde qui va trop vite pour conti­nuer d’es­pé­rer l’ar­pen­ter avec une Renault 5 GTL. La luci­dité et l’amour de la trans­mis­sion en famille remplacent toute nostal­gie. Le montage alterné entre images d’ar­chives et le tableau d’une famille mascu­line d’aujourd’­hui montrent pour­tant très bien que ce rêve, à rebours de tous les clichés, peut encore conti­nuer.

Super­nova de Damien et Marc Betti­nelli.