En 1969), François Truffaut adapte un autre polar américain juste après La Mariée était en noir : La Sirène du Mississipi de William Irish. Avec la plus belle femme fatale de l’époque, Catherine Deneuve, blonde vénéneuse par excellence depuis qu’elle a osé tourner les femmes les plus névrosées dans Belle de jour ou Répulsion de Roman Polanski. Menteuse, arnaqueuse, elle utilise Jean-Paul Belmondo pour mieux fuir aux quatre coins du monde tandis qu’ils sont pourchassés.

La scène finale de La Sirène du Mississipi, tournée dans le massif de la Chartreuse.

Attrape-moi si tu peux

C’est sur le quai Saint-Vincent à Lyon qu’ils finiront par venir se planquer pour la plus belle scène de ménage de ce film de cavale aux quatre coins du globe : n’en pouvant plus de ses mensonges et de sa manipulation, Bébel fera une déclaration d’amour à l’envers d’une rare cruauté à Catherine Deneuve dans leur appartement des quais de Saône.

Jusqu’à la trouver « laide » et « égoïste », avant d’aller faire du lèche-vitrines dans les rues de Lyon en guise de planque. Mais la Deneuve ne s’habillait pas encore en Yves Saint-Laurent… Truffaut, qui s’y connaissait en femmes, termine son film par la phrase mythique qui sera la plus belle définition de Deneuve au cinéma pendant des décennies : “T’aimer c’est une joie et une souffrance”. Et c’est Bébel qui le dit, sous la neige, à Platnibert dans le massif de la Chartreuse… Un drôle de polar à redécouvrir au Lumière Bellecour avec aussi, le temps d’une apparition, un certain Michel Bouquet.

La bande annonce d’époque qui vante « le plus beau couple actuel au cinéma ».

La Sirène du Mississipi de François Truffaut (1969, Fr, 2h03) avec Catherine Deneuve, Jean-Paul Belmondo, Nelly Borgeaud, Michel Bouquet… Mercredi 3 août à 20h45 (séance présentée par Flavien Poncet) et samedi 7 août à 18h15. Dans le cadre de la rétrospective de sept films de François Truffaut, les années d’or en copies restaurées à partir du 3 août au Lumière Bellecour, Lyon 2e.