On ne sait pas si c’est parce que Russel Crowe a doublé de volume qu’il tourne dans des films deux fois plus lourds, en tout cas cet Enragé n’a rien de léger, vous voilà prévenus…

Pas d’assurance-chômage

On est bien aux États Unis avec un sans foi ni loi, pas dans l’Etat de droit : au premier retard on perd son job ! C’est ce qui est arrivé au pauvre Russell, licencié sans indemnités. En France, ça motiverait une manif contre la réforme de l’assurance-chômage, aux States ça crée une bête immonde en forme de boucher automobile sans pitié. C’est d’ailleurs à table que va surgir le premier éclat d’ultra-violence – estomaquant – dans un scénario plus sadique que crédible auquel on ne saurait reprocher l’absence de complaisance.

Le regard qui tue, Russel Crowe au volant.

Pas d’excuse, pas de rémission

Tout ce qui est jeune, féminin ou friqué finit par y passer, surtout quand on oublie la politesse élémentaire de s’excuser. ça fait du monde, d’ailleurs à peu près tout le monde à part lui, Russell Crowe, alias « l’homme » dans le scénario, sans même de nom, encore plus dégoûtant à chuchoter tout le temps pour mieux terroriser ses victimes. On ne lui donnera pas pour autant la palme de la nuance, mais ce pur défouloir en forme de poursuite infernale a de l’allure à force de jouer de la paranoïa et des angles de vue dans des courses folles au volant, avec une efficacité redoutable. C’est bien tout ce qu’on demande au cinéma de genre, pour frissonner un samedi soir.

Enragé de Derrick Borte (2020, EU, 1h26) avec Russell Crowe, Caren Pistorius, Gabriel Bateman… Disponible en Vod et sur OCS à partir du 20 avril.