Si vous avez un jour rêvé d’une histoire d’amour sous la tour Eiffel, vous pouvez toujours tenter ce drôle de biopic qui reconstitue la préquelle de la tour la plus célèbre du monde… à partir d’un amour empêché en Gironde à la fin du XIXe siècle. Gustave aimait Adrienne (avec un “A” comme la forme de la tour, heureusement qu’elle ne s’appelait pas Gabrielle), mais ses parents n’étaient pas d’accord… Damned ! Flashback sepia, hauts de forme qui circulent dans les grands halls, l’exposition un brin longuette navigue comme Emma McKay (un mix d’Eva Green et Dora Tillier, aperçue dans Sex Education) entre Romain Duris en papa barbu, et Pierre Deladonchamps en rival premier (un journaliste, il faut toujours s’en méfier…).

Adrienne (Emma McKay) et Eiffel (Romain Duris).

La tour de Pise du scénario

Comme Paris est une fête, on aurait aimé vous dire le plus grand bien de cette fresque à la production ambitieuse qu’on a découverte avant tout le monde au début de l’été. Las, le scénario ressemble plutôt à la tour de Pise, bancal jusqu’au bout, entre un mythe historique dont on ne verra finalement pas grand-chose (à peine la construction du premier étage), et une romance assez conventionnelle qui prend le pas sur tout le reste (en réalité Eiffel n’a jamais revu son Adrienne à Paris…).

Le film semble donc hésiter en permanence entre l’idée originale de raconter l’aventure de la tour Eiffel (l’auteure du scénario initial, Caroline Bongrand, a été débarquée en cours de projet), et l’histoire de ce couple impossible, entre les mains du réalisateur de Papa ou Maman. Oubliant de développer l’ingénierie de son personnage principal comme sa personnalité un peu à part, Eiffel ne s’en remet jamais vraiment, devenant un livre d’images pour musique en roue libre, malgré ses acteurs convaincants. A vous de voir si votre fleur bleue vibre plus que votre soif de connaissance historique.


Eiffel de Martin Bourbolon (Fr, 1h48) avec Romain Duris, Emma McKay, Pierre Deladonchamps… Sortie le 13 octobre.