Fantastique. Un jeune couple emménage dans un pavillon dont le quartier est totalement aseptisé, reproductible à l’infini… L’originalité de ce film, le deuxième de son auteur après un premier film d’horreur intitulé Without name, réside avant tout dans son invention visuelle et l’extension de décors réels en 2D pour mieux les rendre artificiels. La comédie d’un jeune couple pris au piège du conformisme de la société de consommation se croise avec un climat fantastique dévitalisé, largement inspiré par l’univers pictural de Magritte. Jusqu’au cauchemar : un enfant lobotomisé qui reproduit mécaniquement le discours de ses parents. Vous ne supporterez plus d’entendre un enfant crier comme avant… Lorcan Finnegan joue avec perversion de l’idée de la reproduction, familiale comme industrielle. Il aurait sans doute gagner à faire une plus large place à ses acteurs (Jesse Eisenberg, toujours impeccable en descendant de Woody Allen), son obsession graphique finissant par un peu trop phagocyter son film. Mais il a néanmoins la bonne idée de retenir un basculement horrifique assez prévisible jusqu’au switch final. Une jolie curiosité en cette période de disette. L.H.

Vivarium de Lorcan Finnegan (Irl, 1h37) avec Jesse Eisenberg, Imogen Poots, Eanna Harwicke… Disponible en Vod anticipée sur la plupart des plateformes. Voir la bande-annonce << ici >>.