Inspiré du roman du même nom d’Ermanno Rea, Nostalgia raconte l’histoire de Felice qui retourne dans sa ville natale, Naples, après quarante ans d’absence. Vivant au Caire, cet italien converti à l’Islam revient au chevet de sa mère mourante (Aurora Quattrocchi) et redécouvre alors les rues escarpées de son enfance dans le quartier populaire de la Sanità. Maisons décrépies, églises et catacombes, on suit l’exploration de Felice dans cet environnement à la fois familier et hostile et l’on comprend très vite qu’un sentiment de culpabilité le ronge.Des flash-backs furtifs révèlent alors son amitié de jeunesse avec un certain Oreste (Tommaso Ragno), devenu aujourd’hui un caïd influent des bas-fonds napolitains. Après avoir appris le retour de Felice, ce dernier joue au chat et à la souris avant de finalement accepter de se montrer au cours d’une scène intense de retrouvailles où les deux hommes s’observent avec crainte et tristesse. Felice évoque l’évènement tragique qui a poussé sa fuite, mais pour Oreste « le passé n’existe pas« , il préfère oublier et menace son ancien camarade de faire de même.

Pierfrancesco Favino se balade dans les rues napolitaines

Nostalgia, une balade napolitaine qui manque de profondeur

Dans un premier temps le récit explore joliment le sentiment nostalgique en se focalisant sur les émotions du personnage plutôt que sur ses motivations. A travers les déambulations et les rencontres de Felice, Mario Martone aborde le besoin viscéral pour cet homme de retracer son propre labyrinthe de souvenirs mais aussi l’illusion de vouloir rattraper son passé. Malheureusement, le réalisateur italien s’enfonce dans une seconde partie beaucoup moins nuancée et répétitive, fractionnant le film entre flashbacks maladroits, intrigue cousue de fil blanc et publicité pour l’office du tourisme napolitain. On reste un peu sur notre faim.

Nostalgia de Mario Martone (2022, It,1h57) avec Pierfrancesco Favino, Francesco Di Leva, Tommaso Ragno. Sortie le 4 janvier. Désormais disponible sur Canal Plus.