Après un géné­rique épatant filmé au drone dans le ciel nocturne de Milan, il y a une belle idée au coeur de cette Dernière nuit d’Amore (titre origi­nal en italien) : la fameuse scène centrale du tunnel, dans lequel Franco Amore, flic à la veille de sa retraite, s’est converti en Tran­spor­teur à l’ita­lienne pour la mafia chinoise. On n’y croit pas une seconde, vu la tête des chinois en ques­tion et l’in­té­grité de ce flic honnête (bien sûr), même pas attiré par l’argent (mais alors pourquoi ?), et qui ne manquera pas de nous faire un grand couplet sur l’hon­neur dans la police en fin de film…

La scène du tunnel au coeur de Dernière nuit à Milan.

Certes, on ne perd pas au change entre Jason Statham et Pier­fran­cesco Favino – l’homme à tout faire bien dans les films de mafia italiens, du Traître de Marco Bello­chio au Nostal­gia de Mario Martone. Encore que… Et l’idée qu’il devienne son propre enquê­teur recons­ti­tuant le puzzle de la fusillade pour savoir par qui il a été mani­pulé reste clas­sique mais, sur le papier, effi­cace. Malheu­reu­se­ment, rien ne tient, et il va falloir vous farcir 50 minutes de bavar­dages avant sur tout ce qu’on a déjà vu et entendu sur le flic honnête qui va céder à la corrup­tion… Puis 1h d’enquête rétros­pec­tive ensuite pas crédible pour un sou : le ripou de la police prend bien soin de montrer son « Alfa Romeo blanche » plusieurs fois pour qu’on le repère alors qu’elle ne parti­cipe même pas à la scène, et notre flic d’amour ne sera jamais véri­ta­ble­ment inquiété alors qu’il a été fiché et repéré depuis le début…

Reste un film à l’épate pour les plus indul­gents du samedi soir qui comme les héros du film ne comptent pas leur argent, et une musique insup­por­table d’un sous Ennio Morri­cone qui pense égaler le maître parce qu’il répète obsti­né­ment trois notes sur son clavier sifflant…

Dernière nuit à Milan (L’Ul­tima Notte di Amore, It, 2h05) avec Pier­fran­cesco Favino, Linda Caridi, Anto­nio Girar­di… Sorti le 7 juin.

Pier­fran­cesco Favino en bonne compa­gnie.