Un sac Vuitton et ça repart : une bande de pieds-nickelés se disputent un magot trouvé par hasard dans ce premier film coréen choral, exercice de style brillant et jouissif en forme de carte de visite. Adaptation d’un roman japonais avec la Chine en ligne de mire, style tarantinesque à la sauce asiatique, les poupées russes du scénario sont un pur prétexte, mais la beauté plastique de chaque plan mâtiné de personnages haut en couleurs et en pleine crise existentielle, suffit à faire de ce thriller en forme de comédie une belle découverte. L’humour à froid et la famille dingue et disloquée, avec une mère atrocement drôle, nous rappelle qu’il s’agit bien d’un film coréen, comme la dose d’action et de sang de ces requins qui s’entredévorent jusqu’à l’absurde… On aime même y manger des intestins… humains ! Le paquet de cigarettes qui donne son titre français au film sera la seule échappatoire pour le veinard parti le chercher. Le reste est un cercle infernal en forme de manège coloré et vertigineux baigné de musique et de néons, dans une chorégraphie cinématographique un peu vaine mais joliment troussée.

Lucky Strike de Kim Yong-Hoon (Cor-, 1h48) avec Do-Yeon Jeon, Woo-sung Jung, Sung-Woo Bae…