En attendant la suite Couleurs de l’incendie au cinéma, France 2 diffuse gratuitement Au revoir là-haut, la grande fresque historique signée Albert Dupontel adaptée de Pierre Lemaître. Avec Niels Arestrup et un nouveau venu, Nahuel Pérez Biscayart.

Vous souvenez vous de Nahuel Pérez Biscayart, nouvelle coqueluche du cinéma français ? A l’époque (2017), il était le premier rôle de deux films coup sur coup : amoureux malade du Sida 120 battements par minute de Robin Campillo, grand prix au festival de Cannes, puis soldat défiguré de la Première Guerre Mondiale, ayant perdu jusqu’à l’usage de la parole, dans Au-revoir là haut d’Albert Dupontel, un de ses plus beaux films. Ses beaux yeux en forme de deux billes bleues s’agitant au-dessus de ses pansements et nous voilà dans un monde comme Dupontel les affectionne, entre fresque historique, comédie noire et atmosphère à la lisière du fantastique : le monde du roman éponyme de Pierre Lemaître, prix Goncourt 2013.

Nahuel Pérez Biscayart, artiste muet dans Au revoir là-haut d'Albert Dupontel.
Nahuel Perez Biscayart, magnifique premier rôle dans Au revoir là-haut.

Un des plus beaux rôles de Niels Arestrup

A rebours des reconstitutions proprettes qui sentent la naphtaline, Dupontel en tire un grand spectacle “ cartoonesque ”, avec un vrai méchant ridicule (Laurent Laffite), un anti-héros ordinaire des petites gens (Dupontel, “ chaplinesque ” en diable), et un père sévère révélant sa faille sentimentale sur le tard (Niels Arestrup dans son rôle préféré, littéralement bouleversant dans une scène d’anthologie, celle qui donne son titre au film). Caméra ultra mobile qui traverse sans cesse le décor, image réaliste, numéros burlesques et rebondissements de polar au milieu de l’absurdité de la guerre, Au revoir là-haut est certes un peu ivre mais collectionne tout ce qui fait la singularité du cinéma de Dupontel, avec une touche de mélo et un fond de colère sociale qui en font le meilleur du cinéma populaire. L’horreur des visages défigurés se dissimule sous la poésie des masques. Le carton annoncé de l’automne cinématographique dont on ressort aussi ravi qu’ému. On ne saurait que trop vous le conseiller.

Au revoir là-haut d’Albert Dupontel (Fr, 1h55) avec Albert Dupontel, Nahuel Pérez Biscayart, Nils Arestrup, Laurent Laffite, Emilie Dequenne, Michel Vuillermoz, Philippe Uchan, Mélanie Thierry… Dimanche 6 novembre à 21h10 sur France 2.

Albert Dupontel dans les superbe décor de son propre film, Au revoir là-haut.