Il y a tout Pierre Lemaître dans ce Couleurs de l’in­cen­die : des person­nages forts et atypiques au milieu d’une saga fami­liale à rebon­dis­se­ments prise dans les rênes de la grande Histoire (on verra Hitler assis­ter à un réci­tal d’une canta­trice). Il y a tout Pierre Lemaître, et pour cause : c’est lui qui a signé l’adap­ta­tion et les dialogues de cette suite d’Au revoir là-haut. Même si le foison­ne­ment de ce roman popu­laire entre polar et conte fami­lial touche certaines limites dans la dernière demi-heure à vouloir trop embras­ser de person­nages et de sous-intrigues. Heureu­se­ment, il a des acteurs excep­tion­nels pour leur donner chair, Léa Drucker en tête, mélange indé­cis et mira­cu­leux à chaque image de vulné­ra­bi­lité et d’au­to­rité.

Olivier Gourmet et Benoît Poelvoorde dans le salon de Couleurs de l'Incendie.
Olivier Gour­met et Benoît Poel­voorde, les drôles d’hommes d’af­faires de Couleurs de l’in­cen­die.

Petits rôles et grands acteurs

Dans des rôles plus petits, Benoît Poel­voorde et Olivier Gour­met sont toujours aussi grands, et Clovis Cornillac assure en chauf­feur prolé­taire de la grande bour­geoise à la source du complot… L’ac­teur semble avoir gardé davan­tage de person­na­lité que le metteur en scène, avec une caméra mobile archi-conven­tion­nelle qui circule au milieu de ce diver­tis­se­ment correct, mais sans magie.


Couleurs de l’in­cen­die de Clovis Cornillac (Fr, 2h15) avec Léa Drucker, Benoît Poel­voorde, Alice Isaaz, Olivier Gour­met, Fanny Ardant, Alban Lenoir… Dispo­nible sur Canal plus.

Clovis Cornillac tenant Léa Drucker dans son film Couleurs de l'incendie.