Il aime quand bien ça gicle, Dev Patel. Le gamin indien mythique du Slumdog millionnaire de Danny Boyle a bien grandi pour devenir Monkey Man. Un quidam qui lui aussi veut prendre sa revanche sur la vie en acceptant des combats de boxe truqués jusqu’au sang. 100% adrénaline, le premier film de Dev Patel (chez Universal, pour un budget minime de 15 millions de dollars) s’inspire des films de vengeance ultime coréens, comme une sorte de John Wick à la sauce curry, situé dans une ville indienne imaginaire.

Monkey Man, film de vengeance hardcore

Dev Patel, une ombre qui plane.

Au-delà du film de baston pur jus de tomate, c’est tout l’intérêt de cette odyssée sanguinaire en 2h accélérées : créer un imaginaire psychédélique, de la légende indienne ancestrale d’Hanuman le Dieu singe qu’on voit resurgir dans les peintures, au train fantôme des traumas de l’enfance qui viennent hanter notre anti-héros par flash-back intempestifs, comme des clips hallucinés.

Scènes de combat impressionnantes.

Grands angles, couleurs primaires, maestria visuelle qui ne rate pas un effet, Dev Patel en fait peut-être un peu trop, mais il le fait avec une inspiration incroyable qui force le respect. Scènes de lynchage de carnaval au féminin, punching ball au rythme des bongos ou marionnettes traditionnelles qui s’animent comme un guignol hindou, Monkey Man ne manque jamais d’idées. Le résultat est un cocktail détonnant, sorte de Bollywood ultraviolent à la musique punk, qui se permet même d’envoyer un bon coup de savates aux gourous dictateurs qui s’avisent de prendre le pouvoir en Inde. Ce n’est peut-être pas à mettre sous tous les yeux, mais ça fait du bien par où ça passe.

Monkey Man de et avec Dev Patel (EU-Can-Sin-Ind, 2h01) avec Sikandar Kher, Pitobash, Sobhita Dhulipala… Sortie le 17 avril.