Portrait. Ce premier film prenant et étrange avait à peine eu le temps de sortir au cinéma avant le confi­ne­ment plané­taire. Swal­low fait partie des belles décou­vertes de la sélec­tion d’Exit qui valent le coup d’être rattra­pées en Vod. Soit une jeune femme bien sous tous rapports, se mettant à avaler toutes sors d’objets miné­raux ou impos­sibles à digé­rer à partir du moment où elle se retrouve enceinte, venant d’em­mé­na­ger avec le plus bel homme du monde (Austin Stowell, on a véri­fié : c’est vrai !), jeune PDG brillant qui la laisse un peu trop dans sa maison huppée et design de la banlieue de New York… Le point de départ est rela­ti­ve­ment connu : la face cachée de la vie domes­tique d’une jeune couple brillant dont les illu­sions donnent sur la cour. Ce qu’en fait Carlo Mira­bella-Davis est autre­ment plus origi­nal. Swal­low a beau avoir pour thème un trau­ma­tisme (qu’on se gardera bien de dévoi­ler), il n’est jamais malai­sant, n’abuse pas d’une certaine froi­deur mais sait distil­ler un véri­table mystère à travers le person­nage de Haley Bennett, actrice géniale au physique passe-partout qui ferait passer un état psycho­tique pour une situa­tion presque normale. Le scéna­rio, signé du réali­sa­teur, est son meilleur allié : cares­sant tous les clichés du genre sans jamais y tomber (frus­tra­tion et troubles sexuels, pater­na­lisme, vanité socia­le…), il finit par nous faire avaler ce qu’il y a de plus profond dans ce superbe portrait de femme, jusqu’à un face-face surprise final qui met des mots sur le pire des trau­ma­tismes avec la plus extrême douceur, pour mieux s’en déli­vrer… Un remarquable premier film.

Swal­low de Carlo Mira­bella-Davis (EU, 1h35) avec Haley Bennett, Austin Stowell, David Rasche, Eliza­beth Marvel… Dispo­nible sur la plupart des plate­formes Vod. Regar­dez la bande-annonce << ici >>.