Présenté en séance de minuit à Cannes, le premier long-métrage Elias Belkeddar réunit Reda Kateb et Benoît Magimel dans une comédie de gangsters imparfaite mais surprenante.
Traffic de coke, bagarre sanglante et course poursuite nonchalante dans les rues : « Bienvenue en Algérie ! » lance une mendiante tout sourire à la caméra. Ici tout le monde connaît le nom d’Omar la Fraise (Reda Kateb). Cheveux mi-longs gominés et chemise ouverte, cette légende du grand banditisme vient d’écoper de 20 ans de prison en France et se retrouve bloqué dans son pays d’origine. Là, il vit de petites magouilles aux côtés de son ami et mentor Roger alias « Roro »(Benoît Magimel) qui veut l’épauler dans sa « reconversion » et lui conseille de devenir associé dans le business légal des biscuits orientaux.
Benoit Magimel au top de sa forme
Oscillant entre parodie mafieuse et lettre d’amour à la capitale Algérienne (à deux doigts du documentaire), on suit les errances des deux complices partagées entre journées d’ennui dans leur villa surplombant la mer et nuits animées en boîte de nuit. Parallèlement, Omar tombe sous le charme de la contremaître de l’usine Samia (Meriem Amiar) et multiplie les tentatives foireuses de séduction. Et si cette histoire d’amour à un aspect touchant, elle semble presque superflue par rapport à la force du lien qui unit les deux truands. Reda Kateb est parfait en gangster aussi instable que touchant, mais il est éclipsé par la performance incroyable de Benoit Magimel, qui a ressorti le costume blanc et les lunettes teintées de Pacifiction pour nous offrir une interprétation Tarantinesque pleine de menace et de désinvolture. Malgré sa bromance touchante et quelques scènes de bagarre frénétiques le dernier tiers du film retombe dans le banal récit de vengeance nous laisse un peu sur notre faim.
Omar la Fraise (1h32)de Elias Belkeddar avec Reda Kateb, Benoît Magimel et Meriem Amiar. Sortie le 24 mai
