Longtemps repoussé, le premier film de Charlène Favier tourné en Savoie sort enfin pour la réouverture des salles le 19 mai prochain. Un sujet brûlant (l’emprise d’un coach sur une jeune skieuse), la révélation d’une cinéaste subtile qui mise sur la complexité des personnages… une découverte à ne pas rater.

Noée Abita (avec Jérémie Renier en fond), entre la peur et la performance.

Une jeune ado skieuse en mal de relations familiales (Noée Abita, impeccable) se shoote à la compétition jusqu’à devenir championne professionnelle, quitte à confondre sa réussite par le sport avec la dépendance troublante à son entraîneur (Jérémie Renier, envoûtant jusque dans ses failles). Reconnaissance, ascendance, soumission, désir ou abus sexuel viennent se mêler dans un drôle de ballet à le fois effroyable et initiatique qui, à travers l’intransigeance sportive, laisse montre le danger de l’emprise sans jamais s’acquitter de son ambiguïté.

Au bord de l’abus (sexuel)

Jérémie Renier, le coach border line de Slalom.

En plus de montrer l’entraînement sportif à l’oeuvre comme on le voit peu souvent au cinéma, Slalom aura su montrer tous les dangers d’une relation d’emprise, jusqu’au viol incestueux, mais évitant tout esprit démonstratif. Pour rester avant tout le portrait d’une adolescente qui finira par s’émanciper. Un film intense d’une rare intelligence sur un sujet brûlant, qui devait initialement sortir cet hiver. A rattraper d’urgence pour la reprise, d’autant qu’il filme particulièrement bien les stations des Arcs ou de Tignes en Savoie.

Slalom de Charlène Favier (Fr, 1h32) avec Noée Abita, Jérémie Renier, Muriel Combeau… Sortie le 19 mai.

Voir aussi notre guide complet des films de la rentrée cinéma.